• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Philippe VERGNES

sur « Flatland » - Fantaisie en plusieurs dimensions


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Philippe VERGNES 24 mai 2013 00:34

Bonsoir Volt,

Je me suis permis de vous poser la question du « pessimisme » (entre guillemet), car j’ai parfois le sentiment que vous exprimez un soupçon de « fatalisme ». Mais bon, ce n’est qu’un détail auquel vous avez répondu.

« Vous ne pouvez pas imaginer l’ampleur et la profondeur de la manipulation à laquelle les spectateurs sont livrés ».

Si, si, je plussois… c’est vraiment affreux. J’en ai plus que conscience. Je me suis engagé à en parler un jour dans un article, mais en termes de manipulation cognitive. L’aspect processus primaire, processus secondaire me paraît très intéressant aussi. Je « vois » tout à fait les liens possibles.

Sur la question de l’approche psychanalytique des paradoxes, je suis véritablement surpris de la méconnaissance de cette problématique par la plupart des professionnels. Il est clair que les paradoxes ne sont ni bon, ni mauvais. Tout dépend de l’usage que l’on en fait qui peut tendre soit vers le « créatif », soit vers le « destructif ». Sur certains sujets et en certaines circonstances la technique du contre-paradoxe est productive pour une prise de conscience, mais ce n’est pas une règle absolue. Encore faut-il pour cela être à même de déceler le paradoxe, ce qui n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.

Sur la méthodologie des sectes, je devais insérer cela dans mon article sur la relation d’emprise, mais j’ai du me résoudre à supprimer toute cette partie car ce billet était déjà trop long. Le système de domination sectaire est l’archétype de la relation d’emprise, c’est une évidence. Si je ne l’ai pas traité, ce n’est que par commodité (et fainéantise aussi peut-être).

Wilhelm REICH est au programme, j’ai déjà commencé (« Ecoute petit homme »), le reste est dans ma bibliothèque.

Sur la dynamique du double bind, la question est en effet centrale et fait parti des « inconnues » de cette problématique. Je suis en profonde contradiction avec certaines approches du fait même qu’elles portent en elles certains paradoxes et qu’elles éludent « l’intentionnalité » sous-jacente aux paradoxes « pathogènes ». A ce titre le concept de « paradoxalité » de P.-C. RACAMIER est particulièrement éclairant, mais peu connu.

Je crois Mélanie KLEIN effectivement indispensable, RACAMIER ne cesse de s’y référer lorsqu’il aborde les perversions narcissiques.

Quoi qu’il en soit, vos réflexions sont d’une pertinence rare, un jour vous parlerais-je peut-être d’un concept que m’a inspiré un psychanalyste qui malheureusement ne faisait pas honneur à sa profession, mais en attendant, parmi toutes les suggestions qui sont pour moi autant de réponses à mes questions que des pistes à explorer, il est un paradoxe que je ne suis jamais parvenu à « trancher » au sujet des personnalités perverses (j’entends ici : moralement perverse). C’est le paradoxe de la tolérance tel que formulé par POPPER : « Moins connu est le paradoxe de la tolérance : La tolérance illimitée doit mener à la disparition de la tolérance. Si nous étendons la tolérance illimitée même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas disposés à défendre une société tolérante contre l’impact de l’intolérant, alors le tolérant sera détruit, et la tolérance avec lui. (…) nous devrions revendiquer le droit de les supprimer (les intolérants), au besoin, même par la force (…) Nous devrions donc revendiquer, au nom de la tolérance, le droit de ne pas tolérer l’intolérant ».

Y avez-vous été confronté et si oui, comment l’avez-vous résolu ?

J’avoue n’y être pas encore parvenu.

Pas simple !

En tout cas, merci pour vos clairvoyantes contributions.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès