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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Vers une société de mise en scène de la peur ?


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Sylvain Reboul (---.---.47.62) 28 octobre 2005 15:16

Il faut distinguer les situations qui génèrent la peur de celles qui génèrent l’angoisse : les premières confrontent les individus à un danger reconnu ou connaissable contre lequel ils peuvent croire se prémunir par des mesures appropriées sinon immédiatement, du moins dans l’avenir ; La peur met en jeu le principe actif de prévention. Les secondes sont accompagnées d’un sentiment d’impuissance et de déréliction face à un danger inconnu, voire inconnaissable. L’angoisse met en jeu le principe inactif de précaution (ne rien faire qui pourrait susciter des conséquences tragiques inconnues et/ou la colère des dieux). Le sentiment d’angoisse provoque un besoin de sécurité qui s’exprime par le recours imaginaire compensateur à des puissances divines ou humaines supérieures salvatrices et par l’identification mythique à un groupe fusionnel protecteur contre tout ce qui peut être vécu comme étranger (étrange étranger). C’est dire que l’angoisse est le vecteur de la soumission politique nationaliste et religieuse communautariste (souvent indissociées)le plus efficace qui soit. Ainsi comme l’angoisse est toujours plus ou moins présente, dès lors qu’elle est entretenue sous forme d’angoisse collective provoque nécessairement un renforcement des puissances compensatrices politiques et/ou religieuses en favorisant l’union sacrée derrière des chefs incontestables car sacralisés:c’est à dire à qui on doit inconditionnellement se sacrifier pour être sauvé.

Le rasoir philosophique : « Les relations de pouvoir et les jeux du désir »


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