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Commentaire de Corinne Colas

sur Etienne Chouard, Don Quichotte des temps modernes -II


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Corinne Colas Corinne Colas 2 juillet 2013 18:54

@ « Saviez-vous qu’à l’époque de Sieyès le bon peuple était analphabète à 90% ? qu’il était incapable d’écrire le mot « politique » »


Oui et alors ? Est-ce que cela empêchait les gens de s’organiser (assemblées de village, communautés familiales, droit coutumier oral... d’où l’importance de certaines valeurs opposées à celles du droit écrit de la Cité), est-ce que le fait de ne pas écrire « politique », les a conduit à la passivité quand on sait que les révoltes paysannes jalonnent l’Histoire et que c’est à coup de fourche que le peuple réel a obtenu des avancées sociales ? 

Pendant ce temps, les philosophes théorisaient... sur le populaire ignorant. Les premiers savaient lire, les seconds avaient de l’expérience ! 

La République ne chante que le peuple abstrait, celui qu’elle a sous les yeux lui fait peur et cela remonte à loin. 

Le « troupeau humain » de Sieyès est à rapprocher de la doctrine kantienne : l’homme est un animal qui a besoin d’un maître.

A cette justification immonde de la nécessité d’être soumis pour être heureux qui cache en réalité un profond mépris pour la démocratie, Herder a magnifiquement répondu :

« un principe aussi faux que vulgaire dans la philosophie de l’histoire de l’homme, serait d’établir que l’homme est un animal qui a besoin d’un maître, dont dépend médiatement ou immédiatement tout le bonheur de la destinée. Renversons la proposition : l’homme qui a besoin d’un maître n’est qu’un animal ; aussitôt qu’il devient homme, ce besoin disparaît. La nature n’a point assigné de maître à l’espèce humaine. S’il lui en faut un, ce sont les vices et les passions grossières qui le rendent nécessaire. »

On peut dire que tout est fait afin de transformer l’humain en un animal... ! 



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