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Commentaire de popov

sur L'islam vu par un coraniste extrémiste


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popov 24 août 2013 19:12
Bonjour MuslimADieu

Alors, c’est officiel ? Tu es devenu coraniste ?

Je fais cette remarque préalable, parce que voici ce que tu déclarais le 21 septembre 2012 :

« Pour ma part, je rejette toute appartenance à un groupe d’humains, m’identifie religieusement uniquement vis à vis de Dieu, et me fiche royalement du groupe qui se fait appeler musulmans mais avoue avoir de la sympathie pour ceux qui se font appeler coranistes »

Ce n’est pas un reproche, chacun a le droit d’évoluer à sa façon, et les coranistes ne sont certainement pas les pires.

Ceci dit, c’est toujours un plaisir de te lire car j’aime tes idées iconoclastes, surtout que contrairement à la multitude, tu les appliques à ta propre religion.

Comme tu l’as dit plusieurs fois, les coranistes rejettent les hadits qu’ils considèrent comme des fables écrites par des scribes persans qui y ont mis ce que le calife voulait y trouver.

Ils considèrent aussi que le rôle de Mahomet se limitait à la transmission du coran. Son interprétation du coran et les actions qui en ont découlé ne regardent que lui et ne constituent en aucun cas un exemple à suivre.

Cela leur retire deux épines du pied et les met confortablement à l’abri de la plupart des critiques que l’on adresse généralement à l’islam.

Reste le coran, la dernière épine, et la plus grosse.

La difficulté c’est que dans n’importe quelle langue, un mot est défini par l’usage qu’on en fait, et que pour le coran, il n’y a pas de littérature arabe pré-islamique à laquelle se référer pour comprendre un mot difficile. Tu es conscient de ce problème et tu y réponds en disant que le coran est auto-explicatif. A défaut de littérature contemporaine à laquelle se référer, on peut découvrir le sens d’un mot parce qu’il apparait plusieurs fois dans le coran, dans plusieurs contextes différents.

Du point de vue linguistique, cela me parait un peu faible. Mais bon, je ne suis pas linguiste non plus.

S’il n’existe pas de littérature arabe pré-islamique, il existe par contre un abondante littérature juive et chrétienne, catholique ou pas très catholique, en hébreu, araméen, syriaque. Certains commencent à avoir l’idée de comparer les textes du coran à tous ces textes que possédaient les écoles rabbiniques et chrétiennes de l’époque.

Voici deux exemples :
http://www.agoravox.tv/actualites/religions/article/exegese-scientifique-du-coran-39314
http://www.agoravox.tv/actualites/religions/article/sami-aldeeb-le-coran-a-ete-ecrit-31958

À mon avis, ce n’est qu’un début. À la science impie des hadiths, va se substituer celle des linguistes. Les deux références que je te donnes sont encore des travaux patients de gens qui passent leur temps à éplucher des vieux manuscrits mot par mot. Ce qu’il se passer c’est que tous ces textes vont se retrouver sur ordinateurs et qu’il suffira de lancer un moteur de recherche pour découvrir des concordances entre le coran et ces ouvrages. Il y aura beaucoup de fausses pistes, mais je soupçonne qu’on va trouver toute une série de copier-coller. L’avenir nous le dira. 

On nous dit que pour comprendre le coran, il faut comprendre l’arabe. Mais qui comprend l’arabe du coran ? Les mieux placés, c’étaient sans doutes ceux qui vivaient à l’époque de sa rédaction. Il est alors stupéfiant de remarquer qu’on ne trouve pas de trace dans la littérature du début de l’islam d’une interprétation proche de celle des coranistes. Je dis ceci avec une réserve toutefois, car je suis pas un spécialiste de cette époque. Je constate tout simplement que si une telle littérature existait, les coranistes s’appuieraient dessus, et tu ne cites jamais de telles références.

Je constate aussi que comme d’habitude, tu termines un argument logique par un aveu d’impuissance :

Seul Allah peut expliquer le coran. Il explique ce qu’il veut à qui il veut durant les petites séances de connexion individuelles et les retraites spirituelles qu’il appelle saoum.

Les mots ne servent qu’à communiquer entre humains, pour se comprendre parfois, pour se disputer le plus souvent. Tu peux te livrer à toutes sortes d’acrobaties linguistiques pour interpréter le coran, tu te retrouveras finalement en face du paradoxe d’Averroès : 

Un être tout-puissant pourrait-il créer une pierre si lourde qu’il ne puisse pas lui-même la porter ?

Les mots ne peuvent pas servir à définir dieu, tout au plus à définir ce qu’il n’est pas. Mais cela, tu en es bien conscient. Tu dis que les coranistes extrémistes vont très loin. Ils vont donc finalement arriver à enlever la dernière épine de leur pied, le coran, et essayer d’appréhender dieu sans mots. Peut-être.

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