Par cet article, je tenais principalement à relever le côté illusoire
d’une reprise de pouvoir par les citoyens via leur bulletin de vote. Je
l’ai peut-être mal exprimé, mais je pense que la moins pire des
solutions est justement de renoncer à ce droit de vote qui n’est qu’un
écran de fumée pour nous donner l’illusion de participer au débat
démocratique.
La solution serait une VIème République, bien
entendu pas celle de Montebourg et Mélenchon, où tout serait revu de
fond en comble. La faille dans le système, c’est l’Homme. Ce sont les
politiques de métiers, c’est effectivement l’obsession de la réélection.
On pourrait résumer un mandat parlementaire en trois phases :
La
première, celle de l’espérance bisounoursienne Le politique vient
d’être élu sur un programme surréaliste et jure devant tous les saints
qu’il fera l’impossible pour satisfaire les espoirs placés en lui par
ses électeurs.
Ensuite viennent le mépris et l’arrogance : "Les
électeurs sont en fait des crétins incultes qui ne comprennent rien à la
politique, je vais faire ce qui me semble juste, d’abord pour moi et
mes amis on verra les autres ensuite, de toutes façon j’ai largement le
temps avant l’expiration de mon mandat". Cette phase, c’est la pire, la
plus longue, celle dans laquelle on navigue actuellement. Tous les
politiques n’ont absolument rien à faire de nos gesticulations, des
manifestations...Nous sommes des crétins qui ne comprennent rien (Ou des
enfants capricieux qui n’assimilent pas qu’au fond, on ne veut que
leur bien).
Puis arrive la phase démagogique, celle qui est sensé les faire réélire. Pour ensuite reprendre le cycle au début.
Il
n’échappe à personne que le pouvoir broie beaucoup de gens, et qu’en
cela il est nécessaire de le limiter au possible, pour empêcher la
création d’une caste oligarchique soudée entre elle par la promiscuité
des responsabilités, comme on a actuellement, où les élus pistonnent où
recommandent en espérant un retour de manivelle en cas de futur échec
électoral. Le simple fait que Serge Dassault siège au Sénat est pour moi
un outrage à la démocratie et au respect du peuple.
Il y a beaucoup de sources de
réflexion pour remodeler un système de gouvernance basé sur l’intérêt du
plus nombreux. Mais pour changer les choses, à part une Révolution, je
ne vois pas d’autre alternative que le vote blanc.
Nous sommes
pieds et poings liés. Ceux qui ont le pouvoir de déclencher un
référendum pour un changement de Constitution sont justement ceux qui
ont le moins intérêt à ce que la Constitution change. Que nous faut-il
faire ? Attendre une grave crise politique comme prétexte, ou déclencher
une grave crise politique, créer le prétexte ? La Révolution ou l’Abstention.
Le soucis, c’est que le pays a été divisé depuis des générations de politiciens, pour être mieux soumis. Ils nous montent les uns contre les autres, nous incitant à croire que l’ennemi c’est le chômeur, l’immigré, l’ouvrier pour le patron et le patron pour l’ouvrier, le retraité, le fumeur, le mec « égoïste » qui se jette sous le train, le nationaliste...Au final, le peuple est trop occupé à s’entredéchirer pour se rendre compte que le véritable ennemi, c’est le monde politique.
Le pire, c’est que majoritairement, les français marchent dans la combine. Ils courent, même, assistés par des médias qui n’ont de cesse d’exposer les franges opposées de la société.
Néanmoins, malgré ce tableau pessimiste, il a été démontré par le passé que les Français sont capables de s’unir et d’oublier les divergences qui les divisent pour combattre un ennemi identifié. J’y crois encore un petit peu. Il manque juste une sorte de leader politique pour canaliser tout ça en un courant démocratique. Or, ce genre de personnalité est écartée par le système. L’Education Nationale se transforme petit à petit en épreuve de soumission à la pensée unique, et seuls ses plus brillants élèves peuvent espérer aspirer aux hautes responsabilités. L’oligarchie se renouvelle.
« Demain, le gouvernance mondiale ou la révolte des nations ». Je pense que cette phrase de Soral résume ce qu’il va advenir du monde si on ne réagit pas. « La révolte des nations » peut se décliner en pas mal de variantes différentes. La plus réaliste, à mon sens, c’est l’Absention générale.
Ou, un beau jour, on peut toujours espérer, une manifestation sur les champs Elysés qui réunirait TOUS les français. Et pas un dimanche les syndicalistes, celui d’après les opposants au mariage pour tous, ensuite viennent les retraités et les enseignants puis la cohortes des paysans en colère suivie des contrôleurs SNCF...
Ce qui démarque les prémices d’une révolution d’une manifestation basique, c’est l’Union. Mais ça...Au vu de ce que j’entends à la radio et lis sur les blogs...ça frôle l’utopie.
En résumé, il faut une nouvelle Constitution et pour cela nous avons deux moyens d’y parvenir, énoncés plus haut. Je suis bien évidemment pour les deux, mais mon côté cartésien me fait défendre la plus réalisable, celle qui demande le moins d’effort, qui demande même la suppression d’un effort !
Je crois en l’Homme.
Imaginez que vous trouviez en sortant de chez vous une lampe magique et un génie qui vous propose un seul voeu. Que feriez-vous ?
Si vous souhaitez quelque chose du genre la vie éternelle, l’opulence, la plus belle femme du monde, le résurrection de votre père décédé il y a peu ou un paquet de cacahuète, alors vous êtes mûr pour vous présentez aux législatives, parce que la confrontation avec un pouvoir quelconque vous a poussé à faire un choix égoïste.
Si en revanche vous souhaitez la paix dans le monde, l’accès à des conditions de vie décentes pour tous ou un truc en rapport avec le bien commun, vous n’êtes pas taillé pour cette oligarchie. En revanche, votre manière de penser ferait de vous un parfait chef d’état, place que le système ne vous accordera pas.
Le soucis, c’est que passé le cap démagogique du « Ouaaah, je peux offrir un cadeau de Noel à tous les enfants pauvres » de la comédie hollywoodienne basique, les gens réfléchissent. Et au final, ils choisiront majoritairement un voeu en rapport avec leurs intérêts.
Le paradoxe, c’est qu’il faut trouver un système qui fasse en sorte de couper l’accès aux responsabilités à ceux qui ont envie d’y accéder, aux ambitieux, à ceux qui ont une vie digne d’un parcours sportif, prédateurs du Darwinisme social. Autocentrés sur leur carrière, pour qui l’ascension hiérarchique est une raison de vivre, qui ne se contente jamais de leur poste, toujours à viser plus haut. Un système où chacun est à sa place sans envier celle de l’autre.
Enfin bref, les bonnes idées sont là, il suffit de les concrétiser.