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Commentaire de Gollum

sur Lettre à René Girard sur le 11 septembre 2001


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Gollum Gollum 16 septembre 2013 09:51

Bonjour LLS.


Comme je le rappelle plus bas (à Médy), Girard est radicalement réaliste quant à la situation catastrophique dans laquelle nous sommes et qu’il juge être non pas de nature apocalyptique mais proprement l’Apocalypse elle-même.

Sur ce plan nous sommes bien d’accord. L’Apocalypse nous y sommes en plein dedans..

M’enfin Girard n’a pas été le seul à le dire. CG Jung le proclamait également. Voir son ouvrage Aïon, entre autres..

Bon je laisse de côté Guénon et toute la littérature ésotérique, je sais que ce n’est pas vraiment votre tasse de thé..

Sur la reproduction circulaire, je suis tout à fait en phase avec vous. Le cycle est infernal d’essence, c’est pas pour rien que dans la lame X du Tarot, intitulée ironiquement La Roue de Fortune, on voit cette Roue dominée par le diable, exactement d’ailleurs comme dans certaines peintures tibétaines

Par contre là où je suis fondamentalement en désaccord avec vous c’est ici :

Le sadisme est une perversion, il est consécutif à un vécu qui amène à jouir en effet de la position de maître qui domine l’autre qui souffre, étant entendu que la chose n’est jamais autant jouissive pour le maître que lorsque l’autre consent ou désire cette souffrance qu’il lui inflige, et qu’il est donc masochiste

Je pense au contraire que dans le cas des vrais sadiques le fait que l’autre soit masochiste est un empêcheur de jouir... Je décèle ici chez vous un désir, plus ou moins conscient, de relativiser le Mal.. Hors si je suis d’accord pour relativiser le Mal par rapport à l’Absolu, cela n’empêche absolument pas ce même Mal d’avoir une capacité quasi infinie à s’étendre...

Capacité potentielle cela va de soi.. Pour moi il y a une profondeur quasi abyssale du Mal mais supplantée par une profondeur encore plus haute du Bien.. On a donc affaire à deux infinis mais qui ne sont pas du même ordre.

Bref, encore une fois, je ne crois pas à la « chose en soi » du sadisme, de la méchanceté, de la volonté de nuire ou de faire souffrir.

Oui, vous faites un peu comme Saint Augustin qui refusait une essence au Mal, qui en faisait une privatio boni... Les Cathares faisaient de même d’ailleurs. CG Jung s’est opposé à cette façon de voir. Je cite Wiki : 

Jung a aussi parlé de « l’ombre du soi », en tant que mal absolu Il prend ici parti dans le débat moral sur l’origine et la nature du Mal, à savoir est-il l’expression d’un manque du bien (ce que les théologiens catholiques nomment la « privatio boni »), ou a-t-il une existence « en soi », a priori ? La réponse de Jung dans ce débat est sans ambiguïté : le mal doit être considéré comme ayant une existence en soi. Si l’archétype du Soi représente le Bien, Dieu, alors le Mal est symbolisé par son ombre.

Autrement dit si le Mal a une existence en soi, il est habité par une « présence », il n’est pas un pur nihil comme le veut la théologie des cathares, ou une privatio boni comme le veut St Augustin.. 


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