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Commentaire de Cedric Citharel

sur Les médias au service des oligarchies et des puissants


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Cedric Citharel Cedric Citharel 25 septembre 2013 14:33

L’action était parfaitement planifiée, mais les conseillers présidentiels avaient oublié d’inclure le facteur ‘malchance’ dans leur équation. Le lendemain du jour où la presse à scandale reçut le feu vert pour publier le scoop, l’attaché de presse élyséen en charge de ce dossier fut victime d’une crise d’appendicite aiguë et dut se faire opérer d’urgence. Des complications liées à l’anesthésie le clouèrent au lit avec suffisamment d’antidouleurs pour lui faire négliger toutes ses obligations professionnelles. Pendant les quelques jours qui suivirent, les effets du cloisonnement pratiqué dans les hautes sphères de l’administration se firent amèrement ressentir.

Alors que le président s’apprêtait à faire la une du Figaro et de l’Express, seuls les journaux à sensation semblèrent s’intéresser à sa relation avec la jeune Autrichienne. Les quotidiens sérieux, tous ceux qui attendaient le feu vert de l’Élysée pour publier leurs articles, rongeaient leur frein. Pendant ces quelques jours, Jean Villier fut particulièrement excédé de constater que seuls Point de vue, Closer et Paris Match s’intéressaient à sa vie sentimentale. Même le week-end qu’il avait passé main dans la main avec sa maîtresse au parc Astérix ne fut commenté dans les journaux traditionnels et sur les chaînes de télévision que deux jours plus tard, une fois l’attaché de presse sorti de son état comateux.

Pris de court, les médias traditionnels durent ensuite expliquer pourquoi ils avaient mis autant de temps à réagir. Ils se réfugièrent opportunément derrière une certaine pudeur et un sens inné de la déontologie. Officiellement, au nom de l’éthique, ils avaient refusé de s’immiscer dans la vie privée du chef de l’État. Bien sûr, ils ne mentionnèrent pas le veto élyséen dont ils avaient été victimes et qui avait été maintenu quelques jours de trop en raison de la crise d’appendicite aiguë d’un haut fonctionnaire.

Heureusement, environ une semaine après la parution des premiers articles dans la presse classique, « l’effet Liza » commença à se faire ressentir. La cote de popularité du président remontait doucement.



C’était un extrait de On les croise parfois, de Cedric Citharel
Pour ceux qui auraient encore des doutes sur les liens incestueux qui règnent entre la presse et ceux qui la subventionne.

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