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Commentaire de jack mandon

sur Proust, les cent ans de la Recherche


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jack mandon jack mandon 31 octobre 2013 06:19

igorencore,

Votre intervention intéressante fait écho harmonieusement à l’article d’Armelle.
Il est toujours important, même si ce n’est pas facile, de tenter une explication.
Le climat proustien est tellement habité, riche et contrasté qu’il peut en devenir
épuisant, ce que je traduisais très subjectivement.
Dans le contexte de l’Agora, nous ne prenons pas le temps de nous poser pour,
entendre, voir et sentir l’information essentielle qui nourrit l’âme.
On peut oser une parenthèse. Vous évoquiez Céline, c’est à dire deux grands
écrivains qui font font parler d’eux, par ceux qui les aiment et tous les autres.
C’est un formidable coup publicitaire à tous les temps et pour longtemps.
Mais voilà, et cette fois objectivement, selon nos dispositions visuelles,
auditives ou kinesthésiques, nous réceptionnons les informations de manières
à nous rendre la tâche plus ou moins aisée.
Pour le visuel que je suis, Marcel Proust transmet sans doute trop d’informations
d’un seul coup, une densité d’expression que je ne canalise pas bien.
D’ailleurs en opposition à la paix dont je parlais, pourquoi le soldat « Armelle »
relativement à Armelle que je respecte, peut être dans le sens défenseur et
serviteur d’une cause, d’une valeur, d’une identité.
Mais au fond, le soldat c’est aussi un champs de bataille, une violence
et la forme la plus opposée à l’amour, c’est à dire la mort. Cet espèce de
grouillement grouillant de la vie qui implose et explose...Proust.
Pour cette raison, cet homme à la sensibilité douloureuse,
souvent chahuté et raillé par Colette, par exemple, cette sensorielle
épicurienne qui lui était antinomique, mal aimé par son père médecin,
au antipodes de l’art, en bon scientifique.
Tout ça pour vous donner raison :
La violence de l’intensité et l’harmonie déchirante des regrets qui
se télescopent et se répondent en écho jamais éteints.

C’est une guerre intérieure qui peut avoir des effets collatéraux sur les lecteurs.
D’où l’aspiration à la paix ou au sommeil pour beaucoup d’entre eux.
La sensibilité humaine a ses complexités et ses paradoxes.
De toute façon l’expression artistique dans son ensemble traduit
cet éternel dilemme d’une soif d’infini dans une finitude douloureuse.
Il est culturellement compréhensible qu’elle arbore le symbole définitif
de la croix, même si « IN HOC SIGNO VINCES », l’espérance, ou du Tao
plus enveloppant, plus ventral et féminin dans la volute.
Voici donc brièvement tout ce que le petit Marcel véhicule
dans son âme cancérienne...vivre son rêve et rêver sa vie.

Merci à tous. C’est tellement mieux de tenter de mettre des mots
sur tout ce qui nous échappe toujours...propos cancériens.


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