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Commentaire de jer

sur Roselyne et les moutons


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jer (---.---.98.37) 1er avril 2006 09:20

Il est de bon ton de comparer les effectifs des syndicats du public et du privé. Il faudrait aussi étudier la taille des entreprises d’où viennent les syndiqués du privé.

La principale raison de la faiblesse des effectifs syndicaux est à mon avis la crainte vis-à-vis de l’employeur ou du « petit chef ». Plus le pouvoir de nuire de ces derniers est grand, plus la syndicalisation est faible. De temps en temps, on peut lire dans la rubrique « Courriers de lecteurs » la lettre de quelqu’un qui se « glorifie (! ? »), qu’en tant que salarié d’une PME, il ne fasse jamais grève ni ne manifeste, et bien sûr n’est pas syndiqué, et qui, tout en se plaignant que les syndicats ne se penchent jamais sur sa situation, pleure parce que des manifestants ou des grévistes l’empêchent d’aller au boulot !

Il est possible que ce correspondant soit un patron ou quelqu’un de droite, mais il est plus vraisemblable que ce soit quelqu’un qui ait la « trouille » de son supérieur et soit victime du syndrome de « l’otage ». Car s’il est fréquent d’entendre ce mot dans la bouche des voyageurs qui attendent un éventuel train un jour de grève on ne l’entend jamais provenant d’un salarié... sans doute parce que c’est plus proche de la vérité !

Comme Christophe, je regrette que les avancées syndicales profitent à tous ! Mais c’est bien sûr une utopie : les patrons sont trop contents de cette majorité silencieuse de « jaunes » pour utiliser un mot désuet ! Elle leur permet de revendiquer « la démocratie », d’appeler la police pour dégager les piquets de grève et au cas où ils sont obligés de lâcher du lest, elle est confortée dans son attitude puisqu’elle a tout eu sans rien payer !

Cette pression psychologique sur les salariés ne va pas s’alléger avec l’instauration des CNE/CPE ! Puisqu’il n’y aura plus de motivation à fournir pour un licenciement, dans de nombreuses entreprises, il sera économiquement suicidaire de se syndiquer et encore plus de manifester son mécontentement sur ses conditions de travail. J’entends déjà les protestations de bonne foi des patrons, mais comment un individu qui ne craindrait pas de perdre son emploi pourrait-il accepter :
- de travailler dans des conditions menaçant sa santé,
- de faire des heures supplémentaires non payées,
- le harcèlement sexuel,
- ... (liste non exhaustive) ?

Quant à s’inscrire dans un parti politique, il faut vraiment avoir le temps d’aller aux réunions, de lire les contributions..., la force de caractère d’accepter les compromis pour établir un programme...

Il est facile de se plaindre, mais quand on n’a pas la puissance de l’argent et du pouvoir économique, on n’a rien sans souffrir. Alors on se révolte, la souffrance peut être très forte, ou on accepte et on enkyste la souffrance mais elle ne disparait pas.


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