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Commentaire de trinitad

sur Entreprise LFoundry, la fin de la Silicon Vallée Européenne à la Française ?


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trinitad 30 décembre 2013 21:40

Quelques petites précisions :
ES2 à été crée en 1985 par effectivement des anciens de Eurotechnique (ST micro aujourd’hui) autour d’un concept novateur à l’époque : la photolytographie par faisceau d’électron, au lieu de l’utilisation de masques, en visant principalement le marché des ASICS (Application Specific Intergrated Circuit).
Pour faire court, c’est un petit peu ce qu’est l’imprimante 3D comparé à un procédé classique utilisant des moules. ES2 fabriquait des circuits spécifiques, principalement des prototypes pour validation avant mise en production.
Malheureusement, la technologie dans cette industrie évolue très vite et l’écriture par faisceau d’électron s’est rapidement trouvée dépassée, le procédé classique permettant de faire des produits très nettement plus performant. De plus l’évolution de la CAO et de la modélisation rendait obsolète la préfabrication de prototypes.
Il est plus que probable que sans l’arrivée d’ATMEL, qui a massivement investit dans le site ES2 et l’usine qui est maintenant celle de Lfoundry, ES2 aurait mis la clé sous la porte en 1995.
Il est évident que ES2 et ensuite ATMEL ont largement bénéficié de subventions publiques, française et européenne à travers des programmes de « recherche » (tout comme ST micro, Altis ex IBM à Corbeille, Freescale ex Motorola à Toulouse, etc...).

Dans les années 2007/2008, ATMEL a décidé de réorienter sa stratégie vers des produit à forte valeur ajoutée (microcontrôleurs), l’entreprise n’étant plus compétitive en terme de cout face aux géant asiatiques sur par exemple les carte SIMS, les sérial Esquare, etc… et surtout de devenir « fabless », ne voulant plus investir dans des couteux équipements.
Cela s’est traduit par la fermeture de plusieurs usines, celle de Rousset restant en sursis…. Il aurait fallut plusieurs dizaine de millions d’euros pour permettre à celle-ci d’être technologiquement capable de fabriquer les nouveaux produit d’ATMEL.
Au moment de la « vente » de l’usine de Rousset à Lfoundry, la position d’ATMEL a été très claire, soit la vente arrive à son terme, soit l’usine ferme, ATMEL payant le plan social (probablement avec la vente des équipements).
Les représentants du personnel ont exigé et obtenu qu’un vote sur la vente soit organisé, vote qui s’est traduit par une réponse positive. Il est vrai que les dirigeants de Lfoundry avait dit oui à toutes les revendications des syndicats, le beurre, l’argent du beurre, la crémière et la fille de la crémière….
Par contre la stratégie de Lfoundry était beaucoup moins claire…
Leur volonté étant de se positionner sur le marché ultra concurrentiel de l’offre fondeur, face aux géants asiatiques ou américains très expérimentés et moins cher. Et le nouveau procédé révolutionnaire dont on entend parler, 110nm, était effectivement révolutionnaire... il y a 10 ans…
Il est difficile de croire qu’il y a des clients capable de commande suffisante pour faire tourner l’usine sur cette technologie, disponible et largement éprouvée ailleurs pour moins cher.
Très surprenant aussi que personne en interne chez Lfoundry n’a tiré la sonnette d’alarme et proposé une autre orientation
Je pense que le tribunal de commerce à très bien compris qu’il n’y avait pas d’issue et à préféré liquider plutôt que de financer un autre puits sans fond comme Heuliez par exemple…


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