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Commentaire de Agor&Acri

sur Le Monde ou comment reprocher à Taddeï son manque de courage en publiant un papier qui n'en a pas


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Agor&Acri Agor&Acri 20 janvier 2014 15:19

@ l’auteur,

je ne fais pas la même lecture que vous de l’article du Monde.

Vous parlez d’une condamnation de Taddeï pour son manque de convictions.

J’y vois au contraire un soutien à la position de neutralité de Taddei.
Ce que j’ai lu, moi, du papier de Judith Perrignon,
pourrait se résumer ainsi :
« Certains, et notamment ceux qui s’érigent en censeurs, pourraient être tentés de lui prêter des arrières-pensées qu’il dissimulerait sous de faux airs de neutralité
mais en fait il est réellement neutre. »

Voici quelques extraits pour illustrer ma perception.

A propos de l’altercation avec Patrick Cohen  :

Taddeï lui a rétorqué qu’il était pour la liberté de parole, tant que personne ne tombait sous le coup de la loi. (…)

« Comme si ce métier n’était pas de choisir, de donner du sens à ce qu’on fait », se souvient Patrick Cohen. Mais Frédéric Taddeï ne choisit pas. Ça excite les autres, qui lui cherchent un camp.

Et elle ajoute d’ailleurs :
Le lendemain de cette prise de bec, le standard de France Inter a été bloqué pendant des jours par des appels demandant la démission de Patrick Cohen. De probables admirateurs des "cerveaux malades«  et défenseurs de Taddeï, qui n’avait rien demandé.
Ce qui, à mes yeux, sous-entend : »ce ne sont pas juste quelques admirateurs de « cerveaux malades » qui peuvent bloquer le standard de France Inter pendant des jours mais bien une masse de spectateurs normaux qui sont simplement opposés à la censure  ».

Continuons :
«  Ce n’est donc pas à l’écran que se joue le match. C’est dehors, au sein d’une intelligentsia française aux capteurs encrassés, qui ne sait plus sur quelle digue danser.
Taddeï a ses partisans, comme l’éditeur Raphaël Sorin, qui découvrit Houellebecq : « Il a le mérite de maintenir quelque chose de libre dans le débat totalement autocensuré par les faiseurs d’opinions.
Ça fait du bien.
 »

Et encore :
Il a des détracteurs, BHL en tête, qui, dès 2010, l’attaquait sur son »Bloc-Notes« dans le magazine Le Point pour avoir reçu Dieudonné. Il lui prêtait des mots qu’il n’avait pas prononcés, comme »complot juif« , et lui offrait, le temps d’un droit de réponse, la posture du héraut de la liberté de penser : »Je croyais naïvement que monsieur Lévy voulait être le Sartre de son époque. Je me trompais. Il se contente d’un rôle moins ambitieux : agent de la circulation médiatique. Il siffle quand ça lui déplaît, agite son bâton, demande les papiers, fait souffler dans le ballon. Heureusement que nous vivons en démocratie, sinon il nous passerait à tabac !  »

Plus loin :
Il entretient son mystère. Seulement, y en a-t-il un ? (...)
Il donne des dîners « très intelligentsia », murmure un convive qui ne croit pas à une dangereuse dérive de son ami.

Et un dernier :
le sociologue Michel Maffesoli, devenu son ami après avoir participé à plusieurs de ses émissions.« Dans ses tripes, il a senti qu’il n’y a pas de vérité, que du feed-back, de la multiplicité. »

Donc, selon moi, l’article n’est ni à charge, ni médisant.
Il serait plutôt écrit par une plume qui souhaite lui apporter un discret soutien, comme pour ne pas se voir reprocher de prendre ouvertement sa défense,
alors que certains
(pour reprendre les propres termes de la journaliste : l’intelligentsia française aux capteurs encrassés ? les faiseurs d’opinion ? les agents de la circulation médiatique , ...)
souhaitent le mettre sur le sellette.


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