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Commentaire de Bois-Guisbert

sur Les négationnistes de la blogosphère


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Bois-Guisbert (---.---.186.156) 1er mars 2007 22:04

Iza,

Vous écrivez : « OK, cacophonie, dilution, voire invectives... l’enjeu est donc bien le tri, la façon d’y voir clair là dedans. Joël de Rosnay dans « la révolte du pronetariat » dit que le nerf de la guerre du futur sera cette aptitude à trier, décoder, juger de la fiabilité. »

Et, plus loin, vous ajoutez : « ...dans les médias traditionnels, ce tri est tout simplement fait par d’autres. »

Quels autres ? Des gens qui sont payés pour ça, ce qui signifie qu’ils ont le temps d’opèrer ce tri. Mais nous ? Non seulement, nous devrions trier, mais encore décoder et juger de la fiabilité ? La masse est telle, et elle ne cesse d’augmenter que c’est matériellement impossible.

Voyez un débat que vous découvrez dans AgoraVox, cent vingt interventions, qui a donc le temps de tout lire, puis de prendre en compte tous les points de vue, avant de s’exprimer à son tour ? Personne, bien sûr. Et chacun est rellement pressé de dire son mot, plutôt que de s’attarder sur ceux des autres...

« Nous sommes donc soumis à leur vision des choses. »

Comme nous sommes aussi en permanence soumis à la nôtre, de vision des choses, je ne suis pas certain que ce soi de loin préférable smiley

Je m’explique. Qu’est ce qu’un très bon texte ? C’est celui (je ne parle pas de qualités littéraires ou d’intérêt stylistique) dont l’auteur dit ce que j’ai envie de lire, parce que ça me conforte dans ma manière de penser. A l’opposé, qu’est-ce qu’un mauvais texte ? C’est celui dont l’auteur affirme des choses que je tiens pour stupides, fausses, néfastes ou dangereuses...

Je schématise un peu, mais c’est pour bien faire comprendre que nous avons tous nos conditionnements et qu’ils ne changeront pas, que le support du média soit le papier ou l’écran d’un ordinateur : nous approuverons toujours ce que nous avons envie de lire, et nous désapprouverons toujours ce que nous n’avons pas envie de lire, indépendamment d’une qualité de l’information, que nous ne sommes que rarement à même d’apprécier par nous-mêmes.

« Je suis donc tentée de croire que cette cacophonie reste malgré tout un progrès... que ce désordre est préférable à un ordre que l’on m’impose. »

Mais alors il s’agit d’un progrès purement individuel et il y a finalement autant de progrès individuels qu’il y a d’individus s’abreuvant à des sources d’informations différentes. Je n’ai pas l’impression que ça apporte quelque chose à la société en tant que société... Ni dans son fonctionnement ni dans son évolution, bonne ou mauvaise au demeurant.

« ...j’ai personnellement changé beaucoup de choses dans ma vraie vie, à partir ou avec ou à la croisée des chemins parcourus sur Internet. »

C’est-à-dire que vous avez progressé, comme nous le faisons tous et tous les jours, avec Internet parce qu’Internet existe, alors que vous auriez, que nous aurions, progressé, avec d’autres « véhicules » si Internet n’existait pas. Non ?


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