Halte
aux idées reçues, place à la loi
Avant,
d’expliquer en quoi le ministre de l’Intérieur s’est trahi, il est
nécessaire de rappeler quelques éléments :
1.
Selon une vieille antienne, le ministre de l’Intérieur serait aussi
ministre des Cultes. C’est faux. Le ministère des cultes a été
supprimé par la loi de 1905, mais a perduré jusqu’en 1912. Il n’y a
donc plus de ministère des Cultes ; il n’y a plus qu’un bureau
central des cultes au ministère de l’Intérieur.
2.
L’État, depuis la loi de 1905, ne reconnaît aucun culte même si la
République ne les méconnaît pas. La non-reconnaissance des cultes
ne signifie pas que l’État cesse d’entretenir des relations avec
les institutions religieuses. Ainsi, l’article 4 de la loi de 1905
prévoit que l’État prend en compte l’organisation interne de
chacun des cultes dans la mesure où cette organisation n’entre pas
en contradiction avec les règles républicaines. Article 4 qui fut
très controversé entre les républicains éclairés (Clemenceau,
Buisson), qui y voyaient une reconnaissance de facto de la hiérarchie
catholique, et les socialistes « papalins » (Jaurès et
Briand) qui croyaient que ce premier « accommodement raisonnable »
permettrait de se concilier les bonnes grâces de l’Église.
3.
Reste qu’une canonisation, une béatification, une rupture du jeûne
(iftar) ou toute autre messe sont des événements ou des fêtes
religieuses qui demeurent l’affaire des catholiques, des musulmans,
des juifs ou des bouddhistes et de leur Église respective. Y
participer au nom de la puissance publique, c’est reconnaître
implicitement une religion et contrevenir de fait à la loi de 1905
Suites :
http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2014/06/29/laicite-juin-2014-5400884.html