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Commentaire de Christian Labrune

sur 14 juillet 2014 : le combat des Palestiniens porte l'honneur de l'humanité !


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Christian Labrune Christian Labrune 16 juillet 2014 13:14

Pour information, et à propos de la désinformation systématique pratiquée par ce site.

Je recopie ci-dessous un article envoyé à la « modération » le 11 juillet et qui ne paraîtra pas, censuré par un antisémitisme féroce dont AgoraVox semble avoir choisi de devenir le vecteur.

11 juillet 2014 - Mauvais temps sur Israël

Depuis plusieurs jours, il pleut sur Israël des roquettes et des missiles en plus grande quantité que d’habitude. La réaction militaire d’Israël se sera fait attentre plusieurs jours. L’espèce de parapluie que constitue le dôme de fer s’est ouvert immédiatement, a très bien fonctionné, mais ce ne sont pas seulement les villes du sud qui ont été visées, lesquelles sont déjà bien habituées à ces sortes de phénomènes climatiques récurrents - 10000 roquettes depuis la seconde intifada ! Cette fois, à Tel Aviv, à Jérusalem, on a vu aussi des explosions de fusées en plein ciel, et le bourg de Zikhron Yakoov, à cent quarante kilomètres au nord de Gaza n’a pas tardé à recevoir aussi son premier petit paquet-cadeau ; un autre est arrivé non loin de la centrale nucléaire de Dimona. Mercredi soir, Khaled Mechaal menaçait de faire pleuvoir pareillement sur Haïfa tandis qu’Abou Mazen, sans rire, dénonçait l’abominable agression d’Israël et le « génocide » (sic.) actuellement perpétré par Tsahal.

Quand il pleut des roquettes sur Israël, et comme si cela ne suffisait pas au malheur des populations arrosées, il faut qu’il pleuve aussi des insultes et des anathèmes sur ce petit état grand comme quatre départements français et environné d’ennemis de toutes parts, condamné à être détruit dès 48 par un Mufti de Jérusalem ami des nazis, puis par Nasser et bien d’autres depuis, dont les sinistres mollahs de la République islamique d’Iran.

Cette fois, et même si les vieux réflexes antisionistes/antisémites continuent à se repérer aisément en France dans des titres quelquefois bien alambiqués de la presse, il semble tout de même qu’on commence à se méfier un peu de ce qu’on pourrait dire, non pas tant peut-être par souci d’équité, mais parce qu’on pourrait craindre de paraître ridicule. Les Etats-Unis, l’Allemagne et la France ont tout de suite reconnu le « droit » d’Israël à prendre les mesures de défense qui s’imposaient, et le nouveau président d’Israël, Reuven Rivlin, faisait remarquer avec bon sens qu’il ne s’agissait pas pour le gouvernement de son pays d’un « droit », mais d’un devoir. Cela n’empêchait pas telle journaliste, aux informations de France culture, par exemple, d’annoncer au début du conflt que l’offensive militaire israélienne sur Gaza s’accentuait, MAIS que le Hamas n’était pas prêt à renoncer. Il aurait sans doute été plus judicieux, si on ne voulait pas donner l’impression d’être solidaire des objectifs très particulierss de cette organisation criminelle, d’inverser l’ordre des propositions et de dire que cette organisation continuait ses envois de missiles MAIS qu’Israël commençait à réagir vigoureusement. Sur le fond par ailleurs, son intervention n’avait rien de bien critiquable, mais cet exemple est tout à fait révélateur des a priori d’une presse soucieuse d’aller toujours dans le sens des vents dominants. Il n’empêche que face à une situation toute nouvelle, comme nous entendons le montrer, et qui n’est pas la simple répétition des précédents conflits, les media français continuent à faire appel, pour éclairer - ou obscurcir !
- la question, à ces « spécialistes » qui ont fait de la dénonciation d’Israël et de la palestinomanie leur fonds de commerce. Tout ça, essaient de continuer à dire les Jean-Paul Chagnollaud, les Henry Laurens, les Charles Enderlin, c’est de la faute d’Israël, mais face à la réalité de la situation, ces stéréotypes commencent à tomber à plat, à paraître singulièrement simplistes.

La traditionnelle langue de bois de l’antisionisme ne peut perdurer sans difficulté que dans les pays de tradition islamique. La Jordanie a trouvé bon de dénoncer la violence de l’intervention israélienne dans Gaza, alors qu’elle est plutôt en paix avec son voisin de l’ouest et risque même de devoir compter sur son aide si le nouveau Califat menace de l’infiltrer par sa frontière avec l’Irak. Même l’Egypte, laquelle est pourtant elle-même aux prises avec les Frères musulmans, a cru devoir protester. Vu de Paris, tout cela paraît évidemment aussi artificiel et ridicule que les récentes déclarations d’Abou Mazen sur ce « génocide » perpétré dans Gaza que plusieurs de publications palestiniennes s’efforcent déjà d’illustrer, mais au moyen de photographies provenant de conflits antérieurs et situés quelquefois même dans d’autres régions, en particulier la Syrie. C’est du moins ce que révèle une intéressante étude réalisée par des journalistes de la BBC. On retrouve là sans surprise la vieille tradition bien connue du « pallywood ». En France, sur le site Oumma.com, Alain Gresh, un vieux copain de Tariq Ramadan, entonne la mêmpe petite chanson, pour caresser le musulman à tendance jihadiste dans le sens du poil.

On peut bien évidemment critiquer le gouvernement Israélien comme on ferait de n’importe quel autre, mais il va devenir chaque jour un peu plus embarrassant, surtout après le récent mariage de haine du Hamas et du Fatah, de prendre sans discernement fait et cause pour les pauvres et bons Palestiniens, du moins tant qu’ils persévèreront à se montrer, en dépit de tout, les esclaves apparemment volontaires d’une dictature qu’ils sont aujourd’hui les premiers à subir et qui restera dans l’histoire comme l’un des modèles les plus abjects de gouvernement par la terreur.

 

On se perd en conjectures sur les motivations immédiates du Hamas. Tout le monde s’accorde à considérer qu’il est dans une situation des plus critiques : Al Sissi ne verrait certes pas d’un mauvais œil qu’on ratatinât cette variété particulière de Frères musulmans. Les Syriens, les Iraniens, ont désormais d’autres chats à fouetter. Les Jordanniens craignent les jihadistes du nouveau Califat ; quant aux Saoudiens qui financent l’Egypte, l’hostilité de l’Iran les rapprocherait plutôt d’Israël. Pour mettre fin à son lamentable feu d’artifice composé de projectiles « made in Iran » pour la plupart, le Hamas exigeait trois choses : que l’Autorité palestinienne payât enfin les traitements de ses fonctionnaires, que soient relâchés les prisonniers échangés au moment de l’accord Shalit et arrêtés de nouveau en Cisjordanie lors des opérations de recherche des trois adolescents assassinés. Enfin, que des passages soient réouverts entre Gaza et l’Egypte, ce qui semble désormais chose faite. Israël pourrait peut-être consentir à cesser de bloquer les sommes envoyées par le Qatar à l’Autorité pour les fonctionnaires de Gaza, mais les libérés de l’accord Shalit de nouveau incarcérés, il y a peu de chance qu’ils soient avant longtemps relâchés dans la nature.

Quelques milliers d’activistes du Hamas ont donc pris en otage, depuis juin 2007, un million et demi de Gazaouis. On apprenait ce matin qu’ils enjoignaient à ceux qu’un coup de téléphone en arabe provenant de l’armée d’Israël préviendrait d’un bombardement imminent de leur immeuble ou d’un bâtiment voisin, de rester sur place et d’attendre tranquillement d’y être pulvérisés. C’est dire que si l’armée israélienne se soucie incontestablement des vies des civils palestiniens, pour le Hamas, les morts sont plus utiles que les vivants. Plus il y aura d’agonisants baignant dans des mares de sang à filmer, mieux cela vaudra pour la « cause ». Au reste, cela s’accorde tout à fait avec le huitième article de la charte du Hamas, lequel stipule, pour caractériser l’action du Hamas, qu’« Allah est son but, le prophète son modèle, le jihad sa route et la mort pour la cause d’Allah son plus haut souhait ». Sauf que ceux qui « souhaitent » et ceux qui meurent, ici, ce ne sont évidemment pas les mêmes. C’est pour cette raison aussi probablement qu’on a pris soin d’installer les rampes de lancement des missiles au plus près des écoles, des mosquées, des hôpitaux. Depuis la très obscure affaire Al Dura, un enfant mort, pour la « cause » palestinienne, c’est pain bénit.

Il y a donc une espèce de cohérence mortifère dans l’action du Hamas, il suffit de lire sa charte attentivement pour savoir ce qu’il souhaite et ce que sont ses ambitions. Le principal objectif est la destruction des Juifs ; il est très clairement formulé dans le septième article dont il suffit de lire la laborieuse phraséologie du dernier paragraphe : »Si les maillons ont été éloignés les uns des autres et les obstacles mis par les valets du sionisme sur la route des combattants, le Mouvement de la Résistance Islamique aspire à la réalisation de la promesse d’Allah, quelque que soit le temps que cela prendra. Le Prophète, qu’Allah le bénisse, a dit : « Le Jour du Jugement dernier ne viendra pas avant que les musulmans ne combattent les juifs, quand les juifs se cacheront derrière les rochers et les arbres. Les rochers et les arbres diront, O Musulmans, O Abdallah, il y a un juif derrière moi, viens le tuer. Seul l’arbre du Gharkad ne le dira pas, parce que c’est un arbre des juifs » (rapporté par Boukhari et Moslem). »

Cette cohérence génocidaire dans les intentions et dans les actes, c’est celle qui se rencontre aussi dans la plupart des pathologies délirantes. Un Mehra, un Nemmouche, individus parfaitement incultes, psychiquement détraqués, et qui souscrivaient sans difficulté au même type de programme (tuer des Juifs) sont bien les clones d’individus tels que Mechaal ou Hanyieh, dirigeants du Hamas politique, épargnés par Tsahal, que le malheur des temps oblige hélas à considérer comme des « responsables » et avec lesquels il faut quelquefois négocier sinon directement, du moins en ayant recours à de souterraines médiations.

Plusieurs intervenants, sur la chaîne de télévision i24news, basée à Tel Aviv, disaient à peu près ces derniers jours : heureusement qu’il y a Abou Mazen avec qui pouvoir encore négocier, plutôt que le Hamas ! Et un journaliste arabe de la chaîne allait jusqu’à considérer qu’il valait tout de même mieux avoir affaire au Hamas qu’aux jihadistes inspirés par Al-Qaïda ou l’EIIL. Peu s’en faut donc qu’on en soit venu à considérer le terrorisme, dans le monde contemporain, comme un interlocuteur incontournable, ce qui en dit long sur la décomposition progressive du monde où nous avons le malheur d’exister.

 

Pourtant, après ce qui vient de se passer en Irak, la situation n’est plus du tout la même que lors des dernières flambées de violence du côté de Gaza, même celle de 2012. Les chancelleries occidentales ne peuvent plus ignorer que le conflit israélo-palestinien est désormais tout à fait exportable et que les activités du Hamas préfigurent très bien ce qui pourrait advenir ailleurs à beaucoup plus grande échelle.

Sans doute, les moyens militaires du Hamas, en dépit de leur déploiement spectaculaire, restent ridicules ; le conflit est asymétrique, on l’a assez dit. Imaginons que les Israéliens, adoptant les principes inhumains de leurs ennemis, fassent donner à plein leur aviation et leurs blindés : il suffirait de quelques jours pour que Gaza soit rayé de la carte et ce serait abominable. Mais les Israéliens étant ce qu’ils sont et craignant de plus en plus les bavures, inévitables même dans le cadre d’interventions dites « chirurgicales », on peut voir très clairement qu’une démocratie, même puissamment armée, peut se trouver durablement paralysée par quelques milliers de fanatiques résolus. Sans doute, le progrès des techniques permet aux services du renseignement de les combattre plus efficacement mais il offre parallèlement aux terroristes des moyens désormais incomparablement plus souples et plus faciles à mettre en œuvre que ceux dont ils disposaient à l’époque du 11 septembre.

La guerre des images permet à des organisations criminelles, dans une opinion peu informée, peu cultivée et facilement manipulable (voir l’excellent bouquin de Gérald Bronner : « La démocratie des crédules »), de favoriser l’installation du fameux syndrome de Copenhague : les victimes potentielles prennent assez facilement fait et cause pour leurs futurs exterminateurs. C’est ainsi que des pacifistes aussi naïf que beaucoup de contemporains de la conférence de Münich n’hésiteront pas à se demander pourquoi les pauvres Iraniens, dont on dit tant de mal, et qui paraissent pourtant si gentils et si souriants derrière leurs micros surgissant d’énormes compositions florales, n’auraient pas droit, eux aussi, et comme tout le monde, à leur petite bombe atomique.

Christian Labrune


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