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Commentaire de République et Socialisme 77

sur 10 thermidor : il y a 220 ans les félons exécutaient sans jugement Robespierre et 104 autres révolutionnaires


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République et Socialisme 77 République et Socialisme 77 28 juillet 2014 18:36

Ce n’est pas une question de « retourner le peuple », d’autant que ce n’est absolument pas devant le peuple que de tels reproches lui furent adressés post-mortem, mais devant les députés, mais de souligner le fait que ceux qui firent chuter Robespierre, ceux qui prirent la part la plus active à l’événement, étaient pour le coup des jusqu’au-boutistes, peu soucieux du respect du droit, partisans de mesures sanglantes et violentes, et qui avaient eux-mêmes fait massacrer.
Lebon à Arras, Javogues à Montbrisson, Barras et Fréron à Toulon puis à Marseille, Tallien à Bordeaux, Fouché et Collot à Lyon, avaient massacré à tour de bras lors de leurs missions dans les départements. Quelques mois plus tard, on y aurait ajouté Carrier à Nantes, dont les agissements n’ont été connus à Paris qu’à l’automne 1794 et qui fut donc le seul « massacreur » à n’avoir pas pris part au complot contre les « triumvirs » Robespierre, Saint-Just et Couthon.
Vadier et Amar, qui « tenaient » littéralement le Comité de Sûreté Général (Vadier en tant que doyen et président du comité, Amar en tant que son principal collaborateur en son sein) et s’étaient appropriés la police du comité, avaient entrepris avec la complicité active de Barrère, du Comité de Salut Public, de « vider les prisons » en inventant de toutes pièces des « complots des prisons » fournissant prétexte à des exécutions collectives de détenus.

Il a fallu plusieurs semaines avant que les événements se retournent contre eux, et qu’ils soient éliminés par vagues successives dans la traque faite à « la queue de la comète Robespierre ». Seuls trois d’entre eux s’en tirèrent : Tallien, Fréron et surtout Barras, qui devint sous le Directoire « le roi de la République », portant « à la fois bonnet rouge et talons rouges ». Parce que dès la chute de Robespierre, ils prirent soin de renier tous leurs contacts et tous leurs agissements avec les extrémistes, au point même de mettre un zèle tout particulier à combattre leurs anciens amis et alliés (Fréron, notamment, monta des bandes de jeunes royalistes, bientôt surnommées « la jeunesse dorée de Fréron », pour attaquer voire tuer les jacobins et sans-culottes dans les rues ; cette première « Terreur blanche » fit vraisemblablement plus de 20 000 morts en huit mois, même s’il est compliqué d’évaluer précisément le nombre de ces exécutions sommaires sur lesquelles les thermidoriens fermaient les yeux, eux qui réprimèrent dans le sang les nombreuses insurrections réclamant le retour de la Terreur).


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