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Commentaire de trevize

sur Il s'en est fallu d'un cheveu !


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trevize trevize 30 juillet 2014 14:09

Vous répondez à une fraction de mes messages, je fais donc de même.
la catastrophe d’AZF est bien loin d’avoir l’impact qu’aurait une tempête solaire qui grillerait toue l’électronique mondiale ; c’est donc un cas où on peut se permettre de chercher le responsable.

Chercher le bouc émissaire est une activité des plus primaires. Elle est juste la preuve que nous n’arrivons pas à nous détacher du point de vue matérialiste et déterministe que nous avons sur l’univers depuis trop longtemps. On cherche les causes des conséquences fâcheuses, comme si les événements suivaient une bête trame linéaire. Il y a toujours de multiples causes à chaque conséquence.

Quand un chauffard bourré tue une famille, c’est la faute à qui ?
Au chauffard bourré, ça c’est sûr, mais au-delà ?
-la faute à l’état qui autorise la vente d’alcool
-la faute à la société qui ne se préoccupe pas des alcooliques mal dans leur peau (« je paie des impôts pour les AA et autres desintox, je vais pas non plus écouter les salades de tous les paumés de la ville »)
-la faute aux parents qui ont généré une progéniture mal dans sa peau
-la faute à la société qui refuse de voir que certains parents produisent une progéniture mal dans sa peau, ou qui refuse d’en tirer les conséquences (il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir)
-la faute à la société qui refuse d’installer des éthylomètres sur les voitures (cris d’orfraie contre big brother)
-la faute au fabriquant de voitures qui ne les fait pas assez robustes (plus robuste == plus cher == con sot matteur pas content)
-etc liste non exhaustive (peut-être même qu’elle est infinie)

En fait, chercher le bouc émissaire, c’est simplement une défense psychologique des plus basiques, qui permet de s’épargner la tâche ô combien difficile et effrayante, de chercher en soi la petite part de nous-même qui, combinée à celle des autres, a causé l’erreur. C’est l’histoire de la paille et de la poutre.

On est tous responsables de tout, et notamment des erreurs de nos ancêtres que nous sacralisons et perpétuons gaiement sous l’appellation de « culture » ou « folklore ».

On défend l’état, sous prétexte qu’il serait notre protecteur, et dans le même temps on peste contre lui pour cause de mauvaise gestion ; c’est totalement irrationnel. La seule protection que nous offre l’état, c’est contre l’angoisse ; nous nous débarrassons de nos encombrantes responsabilités en les confiant à d’autres. Partant de là, les erreurs de nos décideurs sont avant tout les nôtres, mais nous ne voulons pas le savoir.

Si une tempête solaire nous renvoie au moyen-âge, ça sera avant tout la faute du soleil, et ensuite la faute à notre impérieux désir de stabilité, de confort et de tranquillité que rien ne doit jamais venir troubler.

Je n’ai rien contre vous personnellement, j’apprécie généralement vos billets (même si j’y trouve parfois quelques raisonnements à l’emporte-pièces) et ce que je viens d’écrire s’applique à la quasi-totalité des rédacteurs de ce site, ainsi que des lecteurs. Je vous fais payer pour les autres, en somme, j’ai fait de vous... mon bouc émissaire smiley


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