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Commentaire de Alain SOULOUMIAC

sur Création, croissance et responsabilité


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Alain SOULOUMIAC Alain SOULOUMIAC 12 septembre 2014 12:09
Du crédit, de la création et de la croissance

Suite à l’ouverture des frontières (disparition des droits de douanes puis suppression des barrières non tarifaires) et à l’exode du patrimoine technologique des pays avancés, un important chômage, accompagné de la baisse du revenu des plus pauvres et des classes moyennes, se développe depuis quatre décennies. Les besoins d’investissement restent manifestes dans tous les domaines, en particulier pour la protection de l’environnement. Un immense potentiel de recherche subsiste encore dans les pays avancés. Pourtant, le renouvellement technique et la compétitivité ne parviennent plus à suivre.

L’abondance démesurée du crédit et l’abaissement du loyer de l’argent à des extrêmes jamais atteintes (les taux négatifs) ne financent pas les investissements dont la recherche développement a cruellement besoin.

Plutôt que sur la multiplication débridée des déficits publics et privés, l’essor du crédit ne devrait-il prendre son appui sur la croissance des actifs et des produits et services en circulation ? Ne courre-t-on pas vers une implosion monétaire ? 

Au cours des développements qui précèdent, nous avons vu que le capital de l’humanité réside essentiellement dans le savoir-faire issu des créations. Le moteur de la croissance n’est ni la comptabilité, ni le risque, ni l’argent, mais la création. Suivant l’excellente image de Philippe Berna, la création (la semence) a besoin pour se développer d’argent (l’engrais). 

Il est manifeste que le secret n’est pas une protection juridique suffisante pour garantir à la recherche la durée d’amortissement qui la rendrait profitable. Par conséquent, sa rentabilité s’avère insuffisante pour mobiliser les investissements à moyen et long terme qui sont nécessaires. Les graines sont dispersées aux quatre vents sans que le créateur puisse les conduire à maturité. Tandis que les concurrents des créateurs parviennent parfois à en marauder quelques fruits, l’exigence qui guidait le développement de leurs créations se trouve anéantie faute des crédits nécessaires (Gutenberg – Diesel – Villeroché).

Le droit d’auteur existe et protège aujourd’hui les créations dans presque tous les Etats modernes. Pour que ce droit devienne effectif et prenne l’ampleur dont l’économie a besoin, il importe d’en développer la pratique dans tous les secteurs ; notamment dans les marchés publics où la notion de droit exclusif est reconnue. A cet égard, l’identification de l’auteur des créations sur les produits ou services serait non seulement morale, mais aussi particulièrement efficace.

Pour ce faire, des titres donnant des références solides peuvent ouvrir la voie à des changements rapides et décisifs, pour que l’argent puisse s’investir à nouveau dans les grandes découvertes. Ces références sont indispensables aux financiers et aux assureurs. Bien que le brevet national ne puisse pas jouer convenablement ce rôle, son processus peut servir de modèle à l’examen d’originalité des créations. Beaucoup de conseils en propriété intellectuelle disposent d’une excellente formation pour ce faire.


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