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Commentaire de trevize

sur Construire et faire vivre un réseau local de solidarité


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trevize trevize 15 septembre 2014 18:40

Peut-être que si nous avons besoin de « pallier les manquements de l’état », c’est parce qu’il est défaillant.
Peut-être bien que si les services publics étaient gérés comme un réseau serré d’associations à but non lucratif, on reprendrait enfin le pouvoir démocratique, et qu’on lutterait contre le gaspillage. Peut-être qu’on aurait la souplesse que veulent les libéraux, alliée à la force que veulent les gauchos, et sans se faire bouffer par le marché, ni par l’état (but non lucratif).

Peut être que si nous arrêtions de jeter notre argent dans le gouffre sans fond de l’état, puis d’attendre que ses circuits sclérosés redistribuent la richesse et que ses organes atrophiés fassent leur boulot, pour nous occuper des choses nous-même comme ça devrait se passer en démocratie, bah peut-être bien que ça irait mieux et qu’on serait enfin dans un système qui commence à ressembler à ce qu’on appelle démocratie. Peut être que si on faisait ce qu’on a à faire au lieu d’attendre que l’état nous dise de le faire, peut-être que les choses seraient enfin faites ?

Les gens de droite ont leur veau d’or : le marché tout puissant.
Les gens de gauche ont leur veau d’or : l’état tout puissant.

Je trouverai tout ça risible, de les voir décrire un damier à longueur de temps :« il est blanc avec des cases noires ! » "non, il est noir avec des cases blanches !", oui je trouverais ça risible, si cela ne me pourrissait pas la vie, à moi et à tout le monde. Arrêtez de chercher célafautaki et kicékacommencé, on s’en fiche.

Nous avons des choses à faire. Faisons-les. Après, savoir si on fait notre boulot avec un tablier bleu, ou avec un tablier rouge, on s’en contrefout un peu. Peut-être qu’on peut tisser des uniformes violets ? ou des uniformes rouges à rayures bleues, ou bleus à rayures rouges. Je sais pas, faites comme vous voulez mais tout ça c’est de la pécadille. Mettez-vous d’accord, qu’on passe aux choses importantes.

Peut-être qu’en fait vous voulez tous la même chose, à gauche et à droite, mais que vous savez pas bien ce que c’est, alors vous décrivez ça de deux façons différentes, et comme ça colle pas, vous vous tapez dessus, et comme votre instinct de survie vous souffle que, si vous changez de point de vue, alors c’est que votre adversaire a eu un effet sur vous, donc que vous perdez la bataille, vous vous crispez des deux côtés et ne vous offrez jamais la possibilité de voir l’image d’ensemble.

Peut-être que le consensus est en train d’émerger, et que c’est ce qui fait que tout a l’air sens dessus-dessous.

A gauche, a droite, vous avez raison et tort à la fois. L’individu ne prime pas sur le collectif, le collectif ne prime pas sur l’individu. L’un n’est pas la variable à ajuster pour garantir la survie de l’autre ; l’un n’est pas un bijou fragile que l’autre doit protéger au prix de sa vie. Ils sont tous deux des variables interdépendantes. On n’a pas à sacrifier le collectif à l’individuel, ni l’individuel au collectif.

Si mes propos vous paraissent obscurs, c’est que votre vision du monde est trop étriquée. Pour l’élargir, c’est simple, jouez l’espace d’un temps, de la façon la plus sincère possible, le rôle de l’avocat du diable.
Reprenez vos fondamentaux : les droits de l’homme. Et cherchez en quoi votre adversaire tente de les respecter, et en quoi votre propre camp les bafoue.
Si vous ne trouvez pas, ou pire si vous considérez que c’est impossible, c’est que vous êtes encore aveuglé par l’idéologie de votre camp. Rappelez vous que tout est relatif, que l’erreur est humaine, que personne n’est parfait, (donc qu’iil y a du vrai et du faux, du bon et du mauvais, dans les deux camps) et qu’impossible n’est pas français. Essayez encore. Doutez de tout comme Descartes, jusqu’à ce que plus rien ne paraisse réel. Raccrochez vous au premier truc qui passe : vous tenez un bout du fil. Tirez dessus pour détricoter tout ça, en vous gardant bien de faire des noeuds, c’est à dire, retomber dans le piège qui consiste à parer votre camp de toutes les vertus, et le camp adverse de tous les vices.

Si vous arrivez jusqu’à l’autre bout du fil, sans avoir besoin de le couper et sans faire de noeuds, félicitations ! vous êtes arrivés. Passez-moi un coup de fil et on ira fêter ça en attendant que les autres nous rejoignent.


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