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Commentaire de Massada

sur Appelez moi Charlie


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Massada Massada 13 janvier 2015 07:44

@cyrus


N’oubliez jamais une chose ! Nous lisons la Torah à la lueur de la Loi Orale. (Talmud)

Quant à la peine de mort, la réinterprétation des textes bibliques par les Sages du Talmud est différente, mais tout aussi efficace dans son application. 
En effet, s’ils n’abolissent pas le principe de la peine de mort, ils assortissent l’exécution de la peine capitale de conditions si contraignantes qu’ils la rendent quasi impossible. 

On connaît la célèbre déclaration faite par Rabbi Eleazar ben Azariah (1er-2e siècles de l’ère chrétienne) affirmant qu’un Sanhédrin (le Grand Tribunal) ayant condamné quelqu’un à la peine capitale une seule fois en 70 ans est appelé « tribunal assassin » 

Et la Michna continue par la prise de position de deux Sages à l’autorité incontestée : « Rabbi Tarfon et Rabbi Akiva (2e siècle de l’ère chrétienne) disent : si nous faisions partie du Sanhédrin, personne ne serait jamais exécuté  ». 

En d’autres termes, depuis le 2e siècle de l’ère chrétienne, la peine de mort n’est plus appliquée dans le cadre du judaïsme, et ce, dans un environnement où la peine capitale est couramment pratiquée (dans l’Empire romain, par exemple, on crucifie jusqu’en l’an 336).

L’esprit critique du Talmud et son art de tout décortiquer ont amené les Sages à poser la question suivante : « Puisque l’étude des différentes peines capitales est comparable à celle des sacrifices (c’est-à-dire totalement théoriques et non applicables, depuis la destruction du Temple), pourquoi encore perdre son temps à les étudier ?  ». 

On y répond, en rappelant que l’étude est méritoire pour elle-même : « Etudie et tu en seras récompensé ».

Enfin pour terminer, le droit israélien ne repose pas sur la Halakha (la loi rabbinique), mais comme elle, il ne connaît pas la peine capitale, qui a été abolie, sauf en cas d’atteinte à la sécurité de l’Etat en temps de guerre et en cas de crime de génocide (cf. le procès et la condamnation d’Adolf Eichmann en 1965).

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