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Commentaire de Robert GIL

sur Grèce : entre épreuve de force et ouverture au compromis


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Robert GIL Robert GIL 5 février 2015 11:42

Le combat qui s’engage a des allures de face à face entre David et Goliath. L’économie grecque est minuscule à l’échelle du continent et dévastée par des années d’austérité. Politiquement, son gouvernement est isolé sur la scène européenne. Si les amis sociaux-démocrates de la dernière heure se pressent pour féliciter Tsípras, c’est dans le but de mieux étouffer la radicalité qu’il incarne. Surtout, l’architecture de l’Union économique et monétaire et la logique de la dette mettent les nouvelles autorités à la merci de toutes sortes de chantages. A la Commission européenne, à la Banque centrale et dans les capitales, adversaires et faux amis jouent de la carotte et du bâton pour tenter d’amadouer l’intrus et de diviser son camp.

Le compromis esquissé peut se résumer de la sorte : allonger les échéances de la dette grecque de manière à en réduire la charge immédiate en échange de la poursuite des réformes structurelles, c’est-à-dire les privatisations, la libéralisation de l’économie et l’augmentation des recettes fiscales… Si une convergence peut se faire sur ce dernier point, tant les riches Grecs sont habitués à échapper à l’impôt, pour le reste, ces propositions sont incompatibles avec le programme de Syriza. Étaler les échéances d’une dette que chacun sait insoutenable ? Cela revient à maintenir ad vitam aeternam la Grèce en état de soumission vis-à-vis de ses créanciers. Inacceptable pour un gouvernement élu afin de reconquérir de la dignité nationale. Libéraliser davantage l’économie ? Impensable pour un parti qui s’est engagé à rétablir le salaire minimum à son niveau d’avant la crise, à réinstaurer les règles de négociations collectives, à réembaucher des fonctionnaires et à mettre un terme aux privatisations.

Dans la collision qui s’annonce, Aléxis Tsípras a plusieurs atouts en main. Le premier, c’est la faillite intellectuelle de la Troïka (BCE, FMI et UE)...lire la suite


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