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Commentaire de SEPH

sur Minsk-2, le parfum de l'hypocrisie : « endosser » ou « odobrjatj » ?


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SEPH SEPH 14 février 2015 12:37

Voici deux textes qui ne se font pas trop d’illusions sur la conférence dite MINSK 2 :

MINSK 2 : VERS UNE ILLUSION DE PAIX :

"L’accord de cessez-le-feu signé dans la nuit du mercredi au jeudi 12 février à Minsk rend d’abord optimiste - y aurait-il, en fin des fins, une faible lueur d’espoir ? - autant qu’il rend, après mûre réflexion, perplexe. Pourquoi ?


Le sommet des quatre qui s’est tenu dans la capitale du Belarus, même s’il semble avoir conduit à un consensus répondant et aux aspirations de Kiev et à ceux des RPD-RPL puisque les parties belligérantes ont signé l’accord de paix, n’est cependant rien de plus qu’une étape provisoire supposant des négociations poussées entre l’Ukraine et le Donbass sans l’encadrement des puissances occidentales et de la Russie.

Dans la mesure où le conflit a dès le début était présenté comme une guerre civile — admettons le — il semblerait normal que ses principaux protagonistes se mettent d’accord entre eux et sur les conditions du retrait définitif de l’artillerie lourde, des unités militaires ukrainiennes ainsi que des bataillons punitifs des frontières du Donbass et sur le statut étatique de la Novorossia. Rien n’est plus logique et en même temps rien n’est plus problématique.


Premièrement, il apparaît douteux que Kiev se défasse de ses influences américaines ce qui, à vrai dire, reviendrait à faire preuve d’une plate ingratitude sachant à qui le roi du chocolat doit son trône. Les accolades de M.  Porochenko avec M. Kerry en disent très long de même que cette rencontre de M. Porochenko avec les leaders occidentaux qui fut préalable à la rencontre des quatre à Minsk. Inutile de dire que malgré quelques sages intentions motivées par la peur, ni la France, ni l’Allemagne n’ont de marge de liberté (lire de souveraineté) suffisante à s’opposer à la stratégie US entièrement orientée vers la guerre en Europe. J’en veux pour preuve le projet de livraison d’armes létales à l’Ukraine pour la copieuse somme d’un milliard de dollars toujours de vigueur à en croire le Congrès US. La France, l’Allemagne et la Russie parlent d’armistice, les USA parlent de réarmement. Curieuse contradiction.


Deuxièmement, si la création d’une zone démilitarisée représente une condition sine qua non que l’on ne puit qu’applaudir debout, le projet de décentralisation formulé n’est pas le projet de fédéralisation dite «  élargie » dont il fut question la semaine dernière au Kremlin. Il ne faut pas se faire d’illusions. Les blessures sont trop profondes pour que le Donbass consente à obéir à la juridiction de Kiev surtout dans un pays en faillite et divisé comme l’a brillamment démontré l’échec de la dernière mobilisation. La guerre rendant ses victimes autrement plus lucides qu’elles ne le sont en temps de paix, le Donbass comprend parfaitement que ce nouveau Minsk résulte de l’immense déroute de Debaltsevo et non pas d’une prise de conscience subite des souffrances endurées par des civils qui ont eu le tort de rejeter un putsch sponsorisé de l’extérieur. Quel serait le sort de Porochenko si les 8000 soldats ukrainiens pris au piège avaient été exécutés par l’insurrection ? Il est clair que ses jours politiqiues auraient été comptés.


Troisièmement, il semble étrange que ce sommet de Minsk qui n’est que du réchauffé — il suffit que l’armée ukrainienne connaisse de mauvais jours pour qu’une trêve soit déclarée — soit perçu comme « un sommet de la dernière chance » sinon, nous dit-on avec une obstination frôlant l’hypnose, c’est la guerre. Entre qui et qui ? Elle a déjà lieu en Ukraine. Voudrait-on insinuer que ses frontières s’élargiraient impliquant de nouveaux territoires ?

Laisserait-on entendre qu’il s’agira d’une guerre entre l’OTAN et la Russie la livraison d’armes létales clairement destinées à frapper des civiles ethniquement russes à 60% enfermant Moscou dans un dilemme moral d’une éminente gravité ? Si c’est le cas, l’Europe sera entraînée dans une épopée sanglante dont elle sortira profondément meurtrie.Les promenades de BHL à travers Kramatorsk aux côtés de Porochenko la veille du sommet, n’en seraient-elles pas la sombre préfiguration ?« 

Françoise Compoint

http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150213/1014658660.html



MINSK 2 : MILITAIREMENT INGÉRABLE :

 »Sur le papier tout est réglé comme une partition. Horaire de cessez-le-feu, ligne de démarcation, gestion des armes lourdes, échange de prisonniers, contrôle du bon respect de ces points, esquisse d’un processus politique et, notamment, électoral, en vue d’une sortie de crise… dans les grandes lignes tout est prévu. Le souci, puisque nous avons évoqué l’enfer, est que le diable se cache souvent dans les détails. Et que les modalités de l’accord, d’un point de vue militaire, sont si problématiques qu’elles semblent inapplicables en l’état.

Certes le retrait des armes lourdes à plusieurs dizaines de kilomètres de part et d’autre de la ligne de front actuelle est un bon point. Les civils seront théoriquement à l’abri des lance-roquettes multiples disposant des portées les plus longues. De même le retrait des belligérants sur les limites d’une zone tampon, démilitarisée, permettra d’éviter que des accrochages menés par des éléments incontrôlés, dotés d’armes légères, ne dégénèrent en batailles.



Mais il faut encore que ce retrait des troupes et du matériel, qui doit s’opérer sous le contrôle de l’Organisation pour la Coopération et la Sécurité en Europe (OSCE), soit effectif. Ce n’est pas acquis tant l’OSCE manque de moyens et tant les esprits sont chauffés à blanc dans les deux camps. Par ailleurs il suffit de regarder une carte pour se rendre compte que les modalités de l’accord, si elles devaient être appliquées à la lettre, avantageraient sensiblement les troupes de Kiev, au détriment des séparatistes. Car ces derniers, s’ils sont victorieux sur le terrain, ne disposent pas d’un atout dont les forces « loyalistes  » disposent, celui de la profondeur stratégique. Alors que l’armée ukrainienne peut accepter, dans une certaine mesure, de céder du terrain vers l’ouest, les séparatistes sont dos à la mer et à la frontière russe, arc-boutés dans une zone de taille modeste, représentant, grosso modo, les deux tiers de la Belgique. Tout recul, tout retrait, est de nature à fragiliser leur dispositif. Or s’ils se plient scrupuleusement aux termes du texte signé, ils doivent se retirer sur leurs positions de septembre dernier.


Cela signifie que, dans le sud du Donbass, les séparatistes ne conserveront qu’une mince bande de terre entre la frontière russe et les positions des forces ukrainiennes. En cas d’offensive majeure d’une armée ukrainienne, renforcée à la faveur de la trêve et en mesure de traverser rapidement la zone tampon pour venir au contact, ils pourraient se retrouver acculés au littoral ou rejetés en Russie.

De même la ville de Lougansk, dont les séparatistes ont réussi à repousser à quelques kilomètres l’armée et la garde nationale ukrainiennes depuis septembre dernier, marquerait à nouveau la ligne de démarcation et pourrait, en cas de rupture du cessez-le-feu, être menacée.

Enfin le chaudron de Debaltsevo, à l’intérieur duquel sont encerclés 6 à 8000 soldats ukrainiens, constitue un saillant s’enfonçant profondément au cœur du dispositif séparatiste. Ce saillant, s’il ne fait pas l’objet d’un retrait avéré des forces ukrainiennes, pourrait servir de base à ces dernières pour une offensive en direction du sud et de la frontière russe, attaque susceptible de tronçonner en deux segments le dispositif des séparatistes.

Il semble difficilement concevable que ces derniers acceptent un tel risque. La perspective d’une ultime bataille, permettant de fermer la poche de Debaltsevo et de réduire les troupes ukrainiennes à la reddition pour mettre en place un cessez-le-feu sur une ligne de front optimisée ne peut donc être exclue. Les armes doivent se taire samedi soir, à minuit. Il se pourrait qu’elles tonnent plus que jamais d’ici là. Quitte à remettre l’accord lui-même en question"

Philippe Migault
http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150213/1014657919.html

Il est clair qu’il n’y rien à attendre des fachos de Kiev, seule une défaite retentissante les mettra à la raison. Les révolutionnaires du Dombass ont la légitimité pour eux, car ils ont été agressé .


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