Cher Oscar Fortin,

Éduqué dans une tradition catholique déjà largement bouleversée et rénovée par Jean XXIII, je m’en étais comme d’innombrables autres occidentaux longtemps détourné, non tant pour l’indigence et l’inanité d’un matérialisme consumériste que - en quête de sens - par l’ouverture qu’elle offrait désormais à l’exploration d’autres formes de spiritualités et traditions plus ou moins « exotiques ». Constatant l’élémentaire impossibilité pour un arbre sans racines de porter fruit, j’ai depuis renoué avec le merveilleux des valeurs évangéliques et autres traditions « ringardes » transmises en leur temps par mes parents.

Par sa simplicité et son humanité dès sa première apparition au balcon de la place Saint-Pierre, le Pape François revivifie et incarne ces valeurs évangéliques d’Amour si souvent trahies au cours de l’histoire par cette Église même qui en avait pour charge la transmission.

Si, de l’épée au bourgeois, la collusion des puissants avec le goupillon a longtemps marqué l’histoire occidentale, la transmission des valeurs religieuses et éthiques paraît maintenant constituer un obstacle majeur et un des derniers points d’achoppement à l’avidité de ce « Moloch » financier auquel la marchandisation sacrifie à une échelle jamais atteinte l’ensemble des domaines de l’Humain, du Vivant et tout ce qui existe.

Par ces temps troublés (quels temps ne le sont pas, mais ce sont les nôtres !), je retiens du courageux message François le refus de notre soumission à l’esclavage et la tyrannie qu’objectivent les cours boursiers, l’invitation à nous dresser pour restaurer notre dignité, notre respect et notre solidarité dans cette condition humaine et cette incarnation auxquels nous initie l’Amour du Christ.

Merci donc pour votre bel hommage à ce Pape qui inaugure pour l’Église un style nouveau !

Je vous présente mes cordiales salutations !