Article intéressant et bien écrit, qui entrelace habilement plusieurs argumentations.
Ce qui est vrai, c’est que la mécanisation a fait beaucoup reculer le besoin de main d’oeuvre. Le 19ème siècle a vu la mécanisation des campagnes, et la reconversion des paysans en ouvriers. Le 20 ème siècle a vu la mécanisation des usines et la reconversion des ouvriers en cols-blancs. La fin du 20ème siècle a vu la mécanisation des travaux de bureau, et là, dilemne ...
Cela dit, on n’arrive pas à des productions primaires et secondaires nulles, et le contrôle de ce qui reste continue à représenter un enjeu majeur. A quoi bon des services à l’industrie quand on n’a pas d’industrie ?
Les comparaisons entre pays sont biaisées. Il n’est pas possible de comparer de « grands pays » comme la France et l’Allemagne à de « petits pays » comme l’Irlande, la Hollande et le Danemark. La comparaison avec l’Allemagne est plus intéressante : elle reste un pays industriel, et n’a pas tout délocalisé pour l’instant. La désindustrialisation anglaise date des années 1930 : c’est un choix fait volontairement (par Churchill il me semble) comme suite à la crise de 1929.
Enfin et surtout, il y a un jeu de mot sur le mot « flexibilité ». Il est vrai que les entreprises modernes ont besoin de souplesse. Mais ça n’a rien à voir avec la flexibilité du contrat de travail comme suggéré ici. Ce qui est en cause, c’est le management !
Cela reste un article intéressant et une bonne base de discussion pour confronter des visions sociales.
Points d’accord :
- le progrès technique est inéluctable
- il implique des bouleversements sociaux, et des modifications des structures des entreprises
- on a besoin d’un minimum d’échanges extérieurs.
Points de désaccord :
- la mondialisation telle qu’est pratiquée n’est pas inéluctable
- la mondialisation un rôle de régulation d’autant plus fort des états (ou équivalents comme l’UE)
- l’Europe devrait avoir un rôle pour limiter les échanges en cas de besoin, créer le protectionnisme nécessaire au développement de nouvelles technologies, concurrencer efficacement les Etats-Unis, qui sont notre adversaire commercial stratégique.