Je ne rejoins pas le camp des
« pédagogistes » qui ont ruiné l’apprentissage des bases
élémentaires de la langue française.
Je fus dans ma jeunesse
instituteur dans une montagne algérienne "au temps (soi-disant) béni des
colonies",
puis j’ai très passagèrement exercé dans mon île natale (la Corse).
C’était l’époque où
l’enseignement primaire était encore « traditionnel » et
privilégiait les « fondamentaux » tant décriés, tout en étant
finalement plus égalitaire que celui d’aujourd’hui.
Par la suite, il m’a été
donné, dans les années 70/75, de connaître les nouvelles méthodes en usage dans
le primaire à travers l’enseignement subi (je ne trouve pas d’autre terme) par
ma fille. Quels mots employer pour le qualifier ? Abscons, abstrus,
impénétrable, énigmatique, ésotérique, hermétique ? Je « séchais »
autant qu’elle devant la néo-terminologie en vigueur et la phraséologie
abracadabrantesque de manuels censés éclairer les petits élèves de cette
glorieuse période révolutionnaire.
J’étais pourtant
politiquement proche des idées qui avaient engendré la "révolution
culturelle" de mai 68.
Mais je n’ai pas compris
grand-chose à la néo-pédagogie développée dans les années qui ont suivi.
Alors, devant le constat
du désastre et du naufrage qui caractérise l’école de ces 30 dernières années,
je me réjouirais d’un retour à plus de sagesse, de mesure et de raison.
M’accusera-t-on d’être
devenu un vieux réac au motif que j’approuverais le retour à un enseignement du
français et du « calcul » qui les rende accessibles et intelligibles ?
J’assume.
Quant au
« mammouth » qui causa la perte de ce ministre qui eût voulu le
dégraisser, je ne suis pas loin de penser qu’il se porte toujours de manière
fort allègre.