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Commentaire de njama

sur Les Arabes du Maghreb sont bel et bien des Arabes


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njama njama 3 juillet 2015 15:47

@popov

Lorsque le christianisme devint la religion officielle de Constantinople, l’empereur Théodose fit abattre, en 389, tous les temples et statues des anciens dieux de l’Égypte, et tout ce qui pouvait rappeler ces derniers. Les monuments trop solidement construits pour pouvoir être détruits facilement eurent leurs inscriptions et leurs personnages martelés.

L’Égypte est encore couverte des débris de cette fanatique dévastation. Ce fut un des plus tristes actes d’intolérance et de vandalisme qu’ait connus l’histoire. Il est regrettable d’avoir à constater qu’un des premiers actes des propagateurs de la religion nouvelle, qui venait de remplacer les anciens dieux de la Grèce et de Rome, fut la destruction de monuments que la plupart des conquérants avaient respectés depuis cinq mille ans.

Cet acte de vandalisme entraîna comme conséquence rapide l’anéantissement de la civilisation égyptienne. La science des hiéroglyphes se perdit entièrement et ne fut retrouvée que de nos jours. l’Égypte devint forcément chrétienne, mais elle tomba dans un état de décadence, qui ne fit que s’accentuer chaque jour jusqu’à l’arrivée des Arabes.

Quand la conquête de l’Égypte fut tentée par le lieutenant du deuxième successeur de Mahomet, elle avait pour maître l’empereur de Constantinople, Héraclius. Son état était des plus misérables, elle était devenue le champ de bataille de nombreuses sectes chrétiennes qui pullulaient à cette époque, s’excommuniaient réciproquement et se livraient d’éternels combats.

Ensanglantée chaque jour par les dissensions religieuses, ruinée par les exactions des gouverneurs, l’Égypte professait une haine profonde pour ses tristes maîtres, et devait recevoir comme libérateurs ceux qui l’arracheraient aux mains des empereurs de Constantinople. C’est aux Arabes que fut réservé ce rôle.
[...]

2. - Conquête de l’Égypte par les Arabes (page 84 du PDF Livre III)

Ce fut l’an 18 de l’hégire (639 de J.-C.) qu’Amrou, lieutenant du khalife Omar, pénétra en Égypte. Nous avons dit déjà combien sa conduite envers la population envahie fut habile. Laissant aux Égyptiens leur religion, leurs lois, leurs usages, il ne leur demanda en échange de la paix et de la protection qu’il leur assurait, que le paiement régulier d’un tribut annuel de 15 francs par tête. Ces conditions furent acceptées avec mpressement. Il n’y eut qu’une partie de la population composée de Grecs, c’est-à-dire les soldats, les fonctionnaires et le clergé, qui refusa de se soumettre aux envahisseurs. Réfugiés à Alexandrie, ils y soutinrent un siège de quatorze mois qui coûta la vie à vingt-trois mille Arabes.

Malgré ces pertes importantes, Amrou se montra très indulgent pour les habitants de la grande cité ; il leur épargna tout acte de violence et ne chercha qu’à se concilier leur affection, en recevant toutes leurs réclamations et tâchant d’y faire droit. Il fit réparer les digues et les canaux et consacra des sommes importantes aux grands travaux publics. Quant au prétendu incendie de la bibliothèque d’Alexandrie, un tel vandalisme était tellement contraire aux habitudes des Arabes, qu’on peut se demander comment une pareille légende a pu être acceptée pendant si longtemps par des écrivains sérieux. Elle a été trop bien réfutée à notre époque, pour qu’il soit nécessaire d’y revenir. Rien n’a été plus facile que de prouver, par des citations forts claires, que, bien avant les Arabes, les chrétiens avaient détruit les livres païens d’Alexandrie avec autant de soin qu’ils avaient renversé les statues, et que par conséquent il ne restait plus rien à brûler.

Gustave Le Bon (1884), La civilisation des Arabes : livre III (L’empire des Arabes)
http://classiques.uqac.ca/classiques/le_bon_gustave/civilisation_des_arabes /Arabes_livre_3.pdf


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