Si Chems Eddine,
Pour faire un plan, il faut une vision des
plans sectoriels mais surtout des hommes. Je vous cite rapidement l’expérience
marocaine. Dans les années 80 le pays était presque en cessation de paiement
notamment à cause de la mauvaise gestion
et la fameuse règle des 51/49% (instituée par le parti de l’Istiklal et appelée démagogiquement marocanisation) qui a fait fuir les investisseurs, la corruption mais surtout l’absence de vision. Mis sous la houlette du FMI,
le pays a mis plus d’une décennie pour redresser ses finances publiques.
C’est avec l’avènement au pouvoir du Roi MohammedVI
et notamment l’arrivée d’un homme dont on parle peu M Driss Jettou (technocrate et homme d’affaires sans appartenance
politique) nommé premier ministre que la pays a été doté d’ une vison et de plans sectoriels notamment en recourant à de grands
cabinets de conseil internationaux. Entre temps un travail législatif important
a été fait pour mettre à niveau les textes régissant les entreprises, le
commerce, les finances et la fiscalité et libérer l’investissement en éliminant
la règle es 51/49% en mettant en place des exonérations fiscales, des
financements adaptés et en mettant en fonction
l’interlocuteur unique qui accompagne
les investisseurs.
Au niveau des hommes, le pays a eu recours aux diplômés de
grandes écoles d ‘ingénieurs marocaines et françaises ou d’universités anglo-saxonnes
pour diriger les établissements publics et les institutions financières
notamment les banques.
Paradoxalement, les secteurs qui marchent le moins sont ceux qui sont dirigés par les politiques, l’enseignement, la
santé et l’habitat. Le pays n’est pas encore sorti de l’auberge loin de la ; il y a encore d’énormes défis à relever notamment en matière de lutte contre la corruption, le chômage et la précarité mais un cap est tracé.