@gaijin
C’est déjà fait !
On a longtemps supposé que Neanderthal s’était effacé devant
l’homo sapiens venu du continent africain vers le Moyen-Orient, il y a environ 80.000
ans . En fait, la rencontre s’est bien passée. Les outils de cette diffèrent peu
selon qu’ils appartiennent à l’un ou l’autre groupe.
Les deux groupes vont même se métisser. C’est ce qu’a montré
l’équipe de généticiens de l’institut Max Planck dirigée par le Suédois Svante
Pääbo, dans une étude publiée par la revue Science le en 2010. De ces
croisements résulterait la présence de 1 à 4% de gènes issus de Neanderthal
dans le génome des Européens, des Asiatiques et des Océaniens actuels. Les
Africains en seraient exempts du fait d’un lien exclusif avec l’homo sapiens. Par
la suite, les deux groupes ont divergé jusqu’à cesser d’être interféconds et
les derniers Neanderthal ont disparu il y a environ 30.000 ans.
On a supposé que l’homo sapiens, plus agressif et plus
volontaire, plus apte aussi au langage, aurait repoussé vers le nord les
groupes » primitifs » de Neanderthal. La préhistorienne Marylène
Patou-Mathis a réfuté cette hypothèse, qui ne repose sur rien, et pense plutôt
que les Neanderthal ont disparu du fait de leurs faibles effectifs, une faible
fécondité et leur fusion dans le « melting-pot ». Ils ont parcouru
l’Eurasie pendant plus de 300.000 ans ; c’est beaucoup plus que le temps écoulé
de l’apparition d’homo sapiens à notre époque.
Cet exemple montre la possibilité d’interpénétration entre
les « rameaux » de l’arbre de Darwin. L’évolution n’est en effet pas
forcément linéaire ni arborescente et trouver des chemins bien plus complexes.