@gaijin
Estimations de l’espérance de vie moyenne des hommes préhistoriques
On ne dispose que d’une vision très partielle des populations
préhistoriques et protohistoriques, dépendante des conditions de
conservation mais aussi des rites funéraires variant au cours du temps
(sépulture, crémation, traitements post-mortem différents en fonction du
sexe, de l’âge, de la classe sociale, etc.). Plusieurs études utilisent
l’analyse des squelettes trouvés en un site et établissent des
statistiques sur l’âge de la mort, et par extrapolation donnent une
espérance de vie. La plupart de ces études montrent que les squelettes
les plus représentés sont ceux des personnes ayant environ 15 ans, les
femmes étant plus représentées que les hommes. Voici la compilation que
W. Krogman publie en 19403 :
Homme de Néanderthal : 80 % des personnes meurent avant l’âge de 30 ans, 95 % avant l’âge de 40 ans ;
Homme de Cro-magnon : 62 % des personnes meurent avant l’âge de 30 ans, 88 % avant l’âge de 40 ans ;
Homme du Mésolithique : 86 % des personnes meurent avant l’âge de 30 ans, 95 % avant l’âge de 40 ans.
À titre de comparaison, 70 % des sinanthropes meurent avant l’âge de 15 ans.
La grégarisation de la société humaine qui se sédentarise et voit
apparaître l’agriculture, associée à un réchauffement climatique,
explique probablement l’augmentation de la mortalité au Mésolithique. Il
faut aussi noter que la population a considérablement augmenté à cette
période. Il est établi par ailleurs que des épidémies ont fait totalement disparaître des groupes humains entiers7. Plusieurs chercheurs donnent des estimations de la densité de population au cours de la Préhistoire. Le préhistorien André Leroi-Gourhan,
en se basant sur la quantité de nourriture disponible estime ce nombre à
30 personnes par km² durant les phases glaciaires. Au début du
réchauffement climatique, ce nombre augmente considérablement.