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Commentaire de Jean-François Dedieu

sur Les carnets de guerre de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918


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Jean-François Dedieu Jean-François Dedieu 13 novembre 2015 07:18

@bakerstreet
Si c’est dommage pour cette carte postale perdue de 1920, comment ne pas vous remercier pour le supplément d’âme qui prend corps au fil de vos lignes : l’évocation de votre père éclairant le mien pourtant si présent, du Minervois, terre authentique de mon « vieux copain » Luc, vigneron http://dedieujeanfrancois.blogspot.com/2015_05_01_archive.html
Et les monuments aux morts des villages... Souvent plus de noms gravés dans la pierre que de vivants restés au pays...
« C’est plus fort que moi... » écrivez-vous et je ne peux que partager, à en pleurer même parfois. Vous ajoutez que cette guerre vous hante... Que nous soyons en prise directe y est pour beaucoup : votre grand-père qui en a réchappé, les deux miens, dans des camps opposés (Verdun, Balkans). Et si cet été nous étions trois générations à fouler l’Hartmannswillerkopf pour l’oncle Pierre de papa, je viens d’apprendre qu’un autre grand-oncle de Bohême a sa part, en tant que légionnaire, dans l’émergence de la Tchécoslovaquie indépendante (d’où mon manque d’objectivité avec le « rien qui ne pouvait laisser prévoir l’effondrement de l’Autriche-Hongrie »)
A propos de votre conclusion enlevée qui, telle un sujet de dissert, attise nos réflexions, sommes-nous en droit de penser que le fait d‘entretenir le souvenir constitue une des différences entre nous et nos aïeux, qui, peut-être par fatalisme et modestie, ne tenaient pas en général à revenir sur un vécu dévalorisé par rapport au destin collectif ? Et, conjugué au traumatisme dû à la seconde guerre mondiale, cela peut-il expliquer mon indifférence totale (les instits et les profs ne m’en ont rien dit... ou étais-je complètement ailleurs (années 50-60) ?) et le côté compassé et convenu des cérémonies au monument.
Il en a fallu du temps pour accepter les sculptures pacifistes sur l’horreur de la guerre, pour faire la part du nationalisme et du patriotisme... Entre nous, s’il me faut absolument aller voir à Peyriac le monument érigé à Louis Barthas (simple soldat et soulagé de n’être plus caporal...), je reste bouleversé par celui de Pézenas, le Poilu du square à son nom, appuyé sur sa canne, pour ne l’avoir jamais vu tout en étant toujours passé à quelques mètres, souvent quatre fois par jour ! 
Merci encore d’entretenir cette émotion que nous devons absolument transmettre !


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