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Commentaire de Patrick Samba

sur La violence psychologique n'est pas moins pire que la violence physique


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Patrick Samba Patrick Samba 20 février 2016 18:26

Bonjour,

le thème de la violence et de la maltraitance psychologique n’est pas un thème aisé à aborder, et c’est pourquoi il l’est si peu souvent. C’est un sujet casse-gueule par excellence. Au point de rendre la rédaction d’un article délicate. Et sa prise en compte par la justice compliquée.

Oui la violence psychologique peut avoir des effets bien pires que ceux de la violence physique. La souffrance et les répercussions individuelles et sociales qu’elle génère peuvent être autrement plus considérables que celles induites par des violences physiques.

Outre le caractère de relative invisibilité qui la caractérise, et que soulignait Alinea, il faut aussi souligner sa fréquente dimension inconsciente. L’agresseur est bien fréquemment ignorant de sa violence.
Son invisibilité, son caractère inconscient, et sa bien plus grande fréquence. La vie de tous les jours génère bien plus de violence psychique que de violence physique. La haine, l’hostilité, ou même seulement la lutte pour la survie réelle ou fantasmée, la rivalité, non mise en acte se traduit par des agressions psychologiques. Celles-ci sont uniques et majeures réalisant une grande violence de courte durée, ou répétées conduisant à la maltraitance, avec tout un nuancier existant entre ces deux formes d’expression.

Ces agressions produisent d’autant plus de dégâts que la victime se trouve en situation de solitude, sociale ou intellectuelle, mais aussi de dépendance. C’est pourquoi si l’on peut, peut-être, plus facilement comprendre qu’un enfant puisse être l’objet de violence psychologique du fait de sa dépendance, celle-ci est moins facilement reconnue pour l’adulte. Et pourtant elle n’en est pas moins déterminante.

Toutes les violences, que ce soient les disqualifications répétées, les brimades, les vexations, les injustices, les humiliations, les chantages et autres rackets rencontrées chez l’enfant, les harcèlements, les humiliations, les ruptures, qu’elles soient sentimentales ou non, brutales et non argumentées, les disqualifications liées aux pertes de mémoire, etc, observées chez l’adulte, ont des répercussions plus ou moins définitives en fonction de leur intensité et de leur itération.

Mais incontestablement les agressions psychologiques sont bien plus quotidiennes que les agressions physiques ce qui a pour effet de les rendre bien moins discernables. Et ce qui rend leur prise en compte bien plus complexe. Contrairement aux violences physiques plus rares et immédiatement constatables. Et aussi susceptibles d’être plus immédiatement mortelles.

Et puis bien sûr il y a les violences psychologiques exercées sur un individu unique et celles imposées à un groupe ou à un ensemble social, dont la résolution des conséquences est pour ces dernières d’ordre politique...

Bref vaste sujet, et complexe, dont il est difficile d’en faire un tour d’horizon en quelques mots ou lignes, mais qu’il est bien utile néanmoins de mettre de temps en temps sur la table.

 


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