@sampiero
« Ton post est
défaitiste et même amusant car si « Une
campagne, fut-elle d’information, c’est fait pour gagner, donc pas
forcément pour dire la vérité… »
Mon post n’est pas défaitiste, il n’est pas amusant non plus : il
est intégralement lucide.
« …ça s’applique donc aussi
aux campagnes de ton idole du FN. »
A ceci près que je n’ai pas d’idole. Mais du point de vue de la
nécessité de gagner, le Front national est à la même enseigne que tous les
partis politiques, du Front national au plus à gauche des groupuscules
d’extrême gauche. Ça fait partie de la cuisine ordinaire.
Ce qui détermine mes préférences pour un parti, c’est sa ligne politique
générale, et rien d’autre.
Pour moi, un parti qui, dans n’importe quel pays, se bat,
notamment :
— pour la récupération de la
souveraineté nationale,
— contre la transformation de l’Europe occidentale en crapoteuse
succursale du tiers monde,
— pour la primauté des natifs sur le territoire qu’ils ont reçu en
héritage de leurs ancêtres,
— contre la mondialisation sous hégémonie américaine,
— pour l’instauration d’une démocratie directe, sans restriction pour
tout ce qui touche aux institutions et aux choix de société,
…incarne un tout non négociable, que ce soit en bloc ou en détail,
auquel j’adhère intégralement.
En France, un seul parti, le Front national, remplit l’ensemble de ces
conditions, plus quelques autres qu’il superflu d’énumérer, puisque chacun déjà
des points cités suffit déjà à éliminer l’un ou l’autre de ses adversaires.
Le reste ressortit à l’intendance et, sur ce plan, les seuls qui
pourraient faire pire que l’UMPS, ce sont les adeptes de la fumisterie
collectiviste.
« Ce qui veut
dire pour toi qu’adopter les d’idées de ses campagnes c’est se faire
rouler dans la farine. et ça a l’air de te plaire. »
Ca, c’est le lot de tous ceux qui lient leur destin politique à celui
d’un parti. C’est pas que ça me plaise, mais je n’en souffre pas plus que les
électeurs de l’UMPS, des centristes, de Mélenchon, du NPA, de Lutte ouvrière ou
du parti de la France (Carl Lang).
« Un peuple
adulte et responsable écoute aussi les spécialistes… »
Avec d’autant plus d’attention et de déférence que, chacun le sait, ils
sont innombrables les thèmes et domaines sur lesquels les
« spécialistes » font preuve d’une unanimité sans faille, tant sur
les causes des problèmes que sur les remèdes à leur appliquer J)
« …analyses les
éléments incontestables, trie les informations qui sont pléthore et se forge
son opinion. »
Oui, mais pour forger son opinion, il faut obligatoirement hiérarchiser
les éléments incontestables et les pléthoriques informations, ce qui fait qu’à
partir des mêmes bases, on peut aboutir à des prises de position diamétralement
opposées.
« J’ai aussi confiance dans
l’intelligence du peuple qui peut se passer des injonctions des sachants pour
décider de son sort… »
Pour ma part, si j’estime que le peuple a toujours
raison, puisque telle est la loi de la démocratie, je ne crois pas une seule
seconde à son intelligence. C’est facile de le trouver intelligent quand il
vote contre le Traité constitutionnel européen, mais à condition de le trouver
également intelligent quand, comme en Suisse, il interdit la construction de
minarets. Autrement, c’est de l’opportunisme à deux balles.
En réalité, il n’y a pas d’intelligence du
peuple. Mais, pour rétablir un équilibre, il n’y a pas davantage d’intelligence
des « sachants », des spécialistes et des experts. Une assemblée de
crétins congénitaux peut prendre des décisions plus pertinentes qu’une
assemblée d’énarques, de polytechniciens et de normaliens.
Et pourquoi cela ? Parce que les deux
assemblées « parient » sur un avenir dont elles ne savent rien et
parce que c’est aux conséquences proches ou lointaines, qu’on peut juger de la
pertinence ou de la non-pertinence de la décision. Et encore pas toujours,
puisqu’on ne peut que spéculer sur les conséquences que la décision a évitées.
C’est ainsi que vu de 2016, on a le droit d’éprouver du soulagement en se disant qu’avec la victoire de l’Algérie
française, on en serait à une France de 100’000’000 millions d’habitants, dont
40’000’000 d’Arabes et de Berbères, et que, de ce fait, il est possible qu’on
revienne de loin, de très loin. Ce qui, évidemment, n’exonère pas De Gaulle de
la façon abjecte avec laquelle il a traité les Pieds-Noirs et les
Franco-Algériens fidèles à la France.