Les champignons reflètent la radioactivité du milieu dans
lequel ils vivent. Lorsqu’à l’automne 1986, les arbres et arbustes des
forêts, bois ou bosquets dans lesquels poussent le plus de champignons,
ont perdu leurs feuilles, le césium 137 qu’elles contenaient s’est ajouté
aux dépôts déjà présents sur le sol, augmentant ainsi de manière
importante la contamination de la litière. De plus, le sol ne subissant
aucune perturbation, le césium 137* reste ainsi piégé dans la couche
superficielle du sol.
* : la période radioactive du césium 137 est de 30
ans.
2/ Les champignons présentent, en moyenne, des niveaux de
concentration en césium 137 supérieurs à ceux de tous les produits
agricoles
A l’automne 1986, la concentration moyenne mesurée dans
les champignons était déjà significativement supérieure à celle du lait,
des légumes ou des céréales (10 fois plus que le maximum enregistré dans
les céréales). Par la suite, et dès les premières semaines suivant
l’accident, la teneur en césium a décru dans l’ensemble des produits
agricoles, mais la diminution n’a pas été aussi significative pour les
champignons. Elle est aujourd’hui environ 1000 fois plus élevée que celle
des autres denrées (céréales, lait, viande...).
Ceci provient du fait que les sols cultivés régulièrement
sont remaniés par le labour, qui contribue à homogénéiser le césium sur
une épaisseur de 20 à 25 centimètres alors que le champignon puise
principalement sa nourriture dans les cinq premiers centimètres du sol.