@Zolko
« Ca
ne te genes pas dé’écrire un truc pareil lorsque tu voit que les ministres
passent d’un poste à l’autre... poste x qui n’a rien à voir avec le poste
y »
Je parle des députés composant les commissions parlementaires,
dont la désignation n’a rien à voir avec celle, purement politique, des
ministres.
« …
lorsque tu voit ce fatras indescriptible de lois, encore une fois, regarde le
système francais… »
En l’occurrence, le rôle de la commission n’est pas de se plonger
dans un fatras indescriptible, mais d’examiner une loi ou un projet de loi,
avant de rapporter sur cet objet précis.
« …
(celui que tu préconise) et le suisse, lequel fonctionne le mieux. »
Le système suisse fonctionne parce qu’il est suisse et qu’il
s’applique à des Suisses. Des gens pondérés et raisonnables. Alors que le code
français compte prés de 3400 pages, en Suisse, ce nombre se réduit à trente, et
le taux de chômage, en dépit d’une monnaie trop forte, se situe au-dessous de 4
%
La « paix du travail » a fait, en 1937 - il y a donc près de quatre-vingts ans -, l’objet de
conventions entre syndicats ouvriers et patronaux, et, depuis, elle rend la grève aussi
rare que de courte durée. Statistiquement, elle représente 1 jour par an et par tranche de mille salariés, contre… 139 jours en France.
Tout autre chose, le 29 avril, un sondage Odoxa, réalisé pour Le Parisien, révélait que 69 %
des Français croient encore à la lutte des classes, tandis qu’il y a un an, les
Suisses rejetaient à plus de 76 %, et à l’unanimité des cantons (y compris ceux
« de gauche », Genève, Neuchâtel, Jura) un projet de SMIC, en tenant
le raisonnement global suivant « Il ne faut pas de smic, ça va fragiliser
les entreprises, et si on fragilise les entreprises, on aura du chômage... ».
Ce n’est donc pas la même planète, ou pas la même humanité, ou pas
la même planète et pas la même humanité… Mais de toute manière, je ne crois pas
aux modèles, ce qui est le produit de l’histoire d’un peuple, ne peut pas être
le produit de l’histoire d’un autre peuple. Gustave Le Bon observait, à la fin
du XIXe siècle, que les Etats sud-américains qui avaient cru judicieux de
copier la Constitution des Etats-Unis, n’étaient pas pour autant devenus
semblables aux Etats-Unis, stables, industrieux, entreprenants, dynamiques…
S’agissant du parlement helvétique, il fonctionne lui aussi grâce
aux commissions parlementaires permanentes – parce qu’en Suisse non plus, les
députés ne sont pas omniscients – Elles sont au nombre de douze, et elles sont
énumérées sur une page de Wikipedia.
« …j’ai
largement plus confiance en mon voisin artisan qui est menuisier pour entrer
dans un college de décisions concernant la chaine du bois par exemple que par
des fonctionnaires qui n’ont jamais pratiqué de pres ou de loin le métier, et
pour tout c’est pareil. »
Je rappelle que les membres
des commissions sont des parlementaires, non des fonctionnaires. Et, pour la suite, je présume
qu’au cas où aucun professionnel de la chaîne du bois ne figure parmi les tirés
au sort de l’assemblée concernée, on choisit le doyen d’âge, parce que c’est
lui qui sent le plus le sapin… Soyons sérieux.
Il suffit d’énumérer
quelques lois ou propositions de lois traitées de février à avril de cette
année, en prenant en compte leur
impact global, leur adéquation avec le droit français et européen existant et,
le cas échéant, avec des traités internationaux, pour voir que ça ne
peut pas se régler entre babillards bien intentionnés, au terme d’une discussion de type bistrot, à
coups de « y’a qu’à » et « faut qu’on » :
— Proposition de loi visant à mieux définir l’abus de
dépendance économique
— Projet de loi constitutionnelle portant réforme du
Conseil supérieur de la magistrature
— Loi du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur
des malades et des personnes en fin de vie
— Proposition de loi pour l’économie bleue, visant à
renforcer la compétitivité des exploitations maritimes et des ports de
commerce.
— Loi du 29 février 2016 d’expérimentation territoriale
visant à résorber le chômage de longue durée
— Loi du 7 mars 2016 relative au droit des étrangers en
France
—Proposition de loi visant à renforcer la liberté,
l’indépendance et le pluralisme des médias
— Proposition de loi portant réforme de la prescription en
matière pénale
— Projet de loi habilitant le gouvernement à légiférer pour
simplifier et rationaliser l’organisation de la collecte de la participation
des employeurs à l’effort de construction
— Projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de
la nature et des paysages
— Loi du 22 mars 2016 relative à la prévention et à la
lutte contre les incivilités, les atteintes à la sécurité publique et actes
terroristes dans les transports collectifs de voyageurs
— Projet de loi relatif à la liberté de la création, à
l’architecture et au patrimoine
— Proposition de loi relative au devoir de vigilance des
sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre
— Projet de loi visant à instituer de nouvelles libertés et
de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs
— Projet de loi renforçant la lutte contre le crime
organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les
garanties de la procédure pénale
— Loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre
le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées
— Loi du 14 avril 2016 relative à l’information de
l’administration par l’institution judiciaire et à la protection des mineurs
— Loi du 20 avril 2016 relative à la déontologie et aux
droits et obligations des fonctionnaires
— Proposition de loi portant statut général des autorités
administratives indépendantes (...) et proposition de loi organique relative
aux autorités administratives indépendantes et autorités publiques
indépendantes
Je n’ai pas plus de mépris pour ton menuisier que pour le
chauffeur de bus de Zolko – je ne me distinguerais pas d’eux en tant que tiré au sort potentiel -,
mais très franchement, je ne les vois pas se dépatouiller, en toute connaissance de cause j’y insiste, au milieu de ce fatras,
qui n’est même pas exhaustif,, sans qu’on les prenne par la main.