@ben_voyons_ !
Avant la Seconde
guerre mondiale, les savants atomistes échangeaient librement sur
leurs théories et expérimentations par courrier ou lors de congrès
comme le fameux congrès Solvay.
Les grands pays
européens, Angleterre, Allemagne, France, Italie, mais aussi sans
doute le Danemark, pays de Niels Bohr, sans compter la Russie et plus
loin le Japon, possédaient des scientifiques capables de théoriser
la fabrication d’une bombe atomique A à partir d’uranium enrichi ou
de plutonium, transmutation de l’uranium 238.
D’une certaine
façon, c’était plutôt les É-U qui manquaient de grands
théoriciens et qui ne durent leur avance ultérieure qu’à
l’immigration de savants européens, juifs ou antifascistes comme
Fermi.
Mais il y avait des
années-lumières entre ces connaissances de principes et la
réalisation finale d’une vraie bombe.
Comme le disait, je
crois, Farman, fabricant d’aéroplanes au début du XXe
siècle : « Penser un avion n’est rien, le fabriquer c’est peu,
l’expérimenter c’est tout. »
Or les Européens
n’avaient absolument pas les moyens de construire les usines
d’enrichissement en U235 du minerai, puis la pile atomique pour
changer l’U238 en plutonium et ensuite concevoir et fabriquer
l’électronique de la mise à feu : pour obtenir l’implosion parfaite
des blocs de plutonium, il faut qu’ils soient propulsés vers le
centre pour former une sphère parfaite à beaucoup moins d’un
millième de seconde d’écart ; faute de quoi du métal est vaporisé
sans libérer son énergie. On n’obtient alors, au mieux, qu’une
bombe « sale » peu efficace, au pire l’explosion nucléaire,
même diminuée, n’a pas lieu du tout.
La mise au point des
détonateurs spéciaux nécessaires fut un véritable casse-tête aux
USA. Ce fut un inquiétant problème pour la réussite des bombes à
Pu. On peut gager que cette difficulté n’a même pas été
envisagée, faute d’expérimentation, par les théoriciens européens.
La connaissance
théorique par des savants japonais de la bombe atomique leur a
permis cependant d’aviser leur gouvernement qu’après les explosions
d’Alamagordo, d’Hiroshima et Nagasaki, l’ennemi ne devait plus
disposer de bombes (en fait, il en restait une seule) et que ses
menaces de détruire tout le japon avec cette arme n’était que du
bluff.
Donc, qu’on pouvait
continuer la guerre.
C’est donc bien la
déclaration de guerre de l’URSS, deux mois comme prévu après la
capitulation allemande qui a poussé l’empereur à imposer la paix à
ses officiers va-t-en guerre, c’est la peur des Rouges.