« Haro sur Barroso, la honte de l’Europe ? »
Un peu trop « facile », non ?!
Au
risque de vous chagriner, la honte de l’Europe n’est pas Barroso - qui
n’en est après tout qu’un pantin très grassement payé pour nous tondre
- , c’est bien plus simplement, en l’état, l’Union €uropéenne elle-même !
«
La banque d’affaires et M. Barroso donnent le sentiment d’avoir
concocté leur accord sans la moindre idée de son effet dévastateur sur
les opinions publiques. (…) L’embauche de l’ex-Président de la
Commission paraît destinée à conforter le reproche permanent qui est
fait aux institutions de l’Europe : celui de leur connivence avec la
finance mondiale. » (11 juillet 2016).
Si c’est le Figaro qui le dit ... 
Mais
pourquoi donc vous indigner de ce que notre ex-éminence €uropéiste
s’apprête à maintenant récolter les fruits de sa juteuse collaboration
avec l’élite de la finance mondiale, celle même qui ; de par son avidité
sans limites, a déclenché la crise des subprimes en 2008 et plongé les
économies occidentales dans le chaos ?
Comme vous le signalez vous
même, c’est après avoir, en tant que gouverneur adjoint de la Banque de
Grèce, trafiqué avec l’aide de Goldman Sachs - au nez et à la barbe des
« experts » dûment mandatés par l’€urope pour en vérifier la pertinence -
les comptes publics de la Grèce pour lui faire intégrer l’€uro que le
pyromane a été par la grâce de l’€urope reconverti en pompier pour mieux
broyer le peuple grec sous les politiques austéritaires qu’elle impose à
ses « mauvais élèves ». Et pour sanctionner comme il se doit cet
« affameur », la BC€ n’a rien trouvé de mieux que l’embaucher comme
vice-président durant 8 ans 
Quant à la liste des Goldman
Sachs boy’s présidant aux destinées économiques de l’€urope, soit au
pillage de ses membres et de ses populations, elle est - de Mario Draghi
à Mario Monti en passant par Peter Sutherland, Mark Carney ou Petros
Christodoulos, mais vous êtes bien mieux renseigné que moi sur la
question - suffisamment éloquente pour - en toute bonne logique -
alimenter durablement tous les « soupçons »
(le mot est faible !), tous les « populismes » (slogan pourtant bien
pratique pour discréditer toute forme de résistance ou de pensée
critique) et tous les « complotismes », ...
Et ce ne sont ni la
ruine de ses producteurs par une servile politique de sanctions - qui
relève de cette stratégie du chaos si efficacement expérimentée par
l’axe atlantique à toutes les frontières de l’€urope (Ukraine,
Afrikanistan, Moyen-Orient, ...) et réveille les vieux spectres de la
guerre froide et d’un conflit nucléaire sur notre continent -, ni les
avancées des actuelles négociations sur le CETA et le TAFTA, menées à
l’abri de tout contrôle démocratique un tant soit peu sérieux, ni la
double casquette des « experts » mandatés par l’€urope pour décréter
l’innocuité du glyphosate, ..., qui permettront d’inverser la tendance.
Inutile
de se bercer d’illusions ! La construction €uropéenne a été conçue et
verrouillée au service exclusif de ses maîtres et commanditaires : elle
s’avère donc à tout niveau irréformable et ce ne sont guère quelques
reliftings qui suffiront à changer la donne ! Je me vois bien désolé d’en
conclure que la construction d’une Europe réellement soucieuse de
l’intérêt de ses peuples et citoyens nécessite pour préalable et en
priorité la destruction de ce monstre administratif et technocratique
qu’est devenu la construction ’€uropéenne, ainsi que par une
redéfinition continentale de nos intérêts stratégiques libérée de ses
liens de vassalité aux lobbies du complexe militaro-industriel régnant
de longue date sur Washington.
Les résultats - non-anticipés par
une oligarchie trop accoutumée à se torcher avec la « vox populi » - du
referendum britannique me confortent dans la conviction (et si çà se
trouve la vôtre, mais sur un mode nettement moins enthousiaste !), que
ce n’est que le début, et que - trop longtemps grugée et spoliée par
l’oligarchie €uropéiste -, une majorité de citoyens se réveille
maintenant pour la mettre à bas !
Pas trop tôt ! 