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Commentaire de Milla

sur De l'esprit de mensonge dans les relations OTAN-Russie. La tension monte


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Milla (---.---.1.10) 9 août 2016 23:37

Marchands d’armes : qui protège le réseau franco-croate ? Les étranges liaisons de la milice parallèle du Front National Par Enrico Porsia

A la fin de l’année dernière, entre novembre et décembre 2001, des fonctionnaires de la DST on effectué plusieurs voyages à Zagreb. En contact avec le service secret croate HIV, les enquêteurs français cherchaient, semble-t-il, à remonter la filière d’un énorme trafic d’armes international. Officiellement, les fonctionnaires de la DST auraient fait le voyage jusqu’à Zagreb à la suite du drame survenu le 2 septembre 2001 à Béziers. Dans cette ville de l’Hérault, un jeune homme puissamment armé avait ouvert le feu sur plusieurs personnes avant de lancer un défi aux forces de police qui l’ont abattu. En enquêtant sur l’origine des armes retrouvées en sa possession, notamment un lance-roquettes, les fonctionnaires de police seraient tombés sur la piste croate. Seulement, voilà, les enquêteurs français, une fois à Zagreb, se seraient contentés de s’intéresser aux seules activités d’un certain « James » Marty Cappiau, un ancien légionnaire belge qui s’etait recyclé dans le trafic d’armes, sans toutefois négliger ses performances de tueur à gages. C’est ainsi que Cappiau fut tué le 22 mars 2001, alors qu’il venait d’exécuter Vjekslav Slisko, un « big-boss » de la mafia croate. Cappiau s’etait enrôlé volontairement dans les milices croates au moment de la guerre contre la Serbie. Très vite, l’ancien légionnaire était devenu un acteur incontournable du trafic d’armes, un marché en pleine expansion dans l’ex-Yougoslavie des années 90. Entre 1993 et 1995, Cappiau est très actif dans le contournement de l’embargo international vis-à-vis de la Bosnie. A cette époque, il travaillait en étroite collaboration avec Jacques Monsieur. Ce dernier est un homme d’affaires belge à la tête d’une société mauricienne, dont le sigle, Matimco, est l’abréviation de « matériels et armements, technologies et industries militaires ». Inutile de spécifier que les affaires qui intéressent Jacques Monsieur doivent avoir un rapport avec le marché des armes. En dehors de Matimco, l’homme d’affaires belge avait des intérêts dans une société slovaque, Joy Slovakia, elle aussi spécialisée dans le commerce des armes, qu’il dirigeait... avec feu « James » Marty Cappiau ! En 1996, un à-valoir d’un million de dollars est versé sur un compte suisse contrôlé par la société Joy Slovakia. Ce pactole provenait de Tchétchénie. Les rebelles tchétchènes du général Doudaïev ont été mis en contact avec le réseau des trafiquants d’armes de Monsieur et Cappiau à travers Bernard et Nicolas Courcelle. Le premier a une carrière impressionnante. Ancien parachutiste au 6e RPIM, il passe à la Direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), la structure qui remplace depuis 1981 la sécurité militaire française et qui est également en charge du signalement des trafics d’armes et des recrutements de mercenaires...

En 1986, on retrouve Bernard Courcelle dans le privé. Il travaille pour la société Luchaire, qui devint célèbre pour avoir organisé, via des faux certificats de destination, des livraisons d’armes à l’Iran. En 1989, Bernard Courcelle a un nouvel emploi. Il travaille aux Musées nationaux. Tout naturellement il s’occupe de sécurité. C’est ainsi qu’il a pour mission de protéger la conservatrice du musée d’Orsay. Elle s’appelle Anne Pingeot, et c’est la mère de Mazarine, la fille de François Mitterrand. « Je m’occupais de préparer les visites, souvent impromptues, de François Mitterrand », ainsi Bernard Courcelle lui-même décrit-il son travail (François-Xavier Verschave, Noir silence,Les Arènes 2001, p. 300). C’était sans doute une tâche de confiance que la cellule élyséenne lui avait confiée. Quelques années plus tard, en 1994, Jean-Marie Le Pen, le chef du Front National décide d’innover en matière de service d’ordre. Il veut donner un nouveau souffle au Département Protection Sécurité (DPS), une véritable milice parallèle. Pour ce faire, il demande conseil à un ami. L’ex-commissaire Charles Pellegrini, un ancien de la cellule élyséenne, lui recommande un gaillard de talent. C’est ainsi que Bernard Courcelle se retrouve être le directeur national de la milice parallèle de Le Pen. De la surveillance des soutanes secrètes de l’Elysée à l’organisation des miliciens du Front National. Sans médiation. Une recommandation a suffi.

Pendant ce temps, son frère Nicolas, un ancien légionnaire, fonde en 1987 sa propre société de sécurité, le groupe Onze. C’est à travers cette entreprise que les deux frères organisent en 1993 la visite du général tchétchène Doudaïev au salon du Bourget. Ils ont des excellents rapports. Bernard Courcelle utilise même des lignes téléphoniques du Front National pour recruter des mercenaires désireux d’aller barouder en Tchétchénie. La guérilla tchétchène a besoin d’armes ? Aucun problème, les frères Courcelle la mettent en contact avec « James » Marty Cappiau, le collaborateur de Jacques Monsieur. Les Tchétchènes se sentent en confiance, ils envoient un million de dollars sur un compte suisse, contrôlé par Jacques Monsieur, via la société Joy Slovakia. En 1997, une enquête menée par Stéphane Ravion, journaliste de l’agence Capa, révèle que par l’intermédiaire de Bernard Courcelle les combattants tchétchènes ont acheté pour un million de dollars d’armes. Seulement voilà, ils n’ont jamais reçu la moindre cartouche... La seule chose que leur fournit l’équipe Courcelle est un téléphone satellitaire Geolink, qui devient le principal moyen de transmission du général Doudaïev en personne. Est-ce ainsi que les services russes arriveront à le localiser et à l’éliminer ?

En 1998, la police retrouve au domicile de Frédéric Jamet, fondateur du Front National Police, un chèque d’un million de marks allemands. Il provient d’une banque croate. S’agit-il de l’argent du trafic d’armes ? Les fonctionnaires de police ne pourront jamais répondre à cette question, leur enquête est stoppée net. Quant au responsable frontiste Frédéric Jamet, il peut se permettre de ne pas répondre aux magistrats... en évoquant le secret défense. Le fondateur du FN Police se déclare en effet être un officier de renseignement français. Il faut bien admettre qu’entre le Front National et certains services de renseignement, les passerelles sont multiples. Bruno Gollnisch, bras droit de Jean-Marie Le Pen n’était-il pas, autrefois, secrétaire général des Centres d’études et de recherches de la Défense...


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