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Commentaire de Pascal L

sur Qui gagnera le Prix du Président de la République à l'élection présidentielle de 2017 ?


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Pascal L 28 novembre 2016 20:35

@njama
Les taux sont bas parce que les clients des banques n’en peuvent plus des dettes et cherchent plutôt à se désendetter. La BCE a imprimé trop de billets relativement à la capacité du marché à s’endetter. Cela provient d’une mauvaise appréciation du marché par la BCE. Du fait des restrictions de Bâle III, la BCE pensait qu’il existait une forte capacité à augmenter les emprunts, mais dans la réalité Bâle III n’a jamais joué le moindre rôle de régulateur. Dans les faits, une banque ne regarde jamais le niveau de ses réserves lorsqu’elle autorise un prêt. En effet, cette opération n’a aucun effet sur les réserves puisque l’argent prêté et crée pour l’occasion va sur le compte de l’emprunteur et repart directement dans les réserves. L’application des ratios se fait lors des opérations de compensation la nuit. Si la banque s’aperçoit d’un problème, elle peut toujours faire appel à la BCE pour emprunter quelques billets de plus et elle a 15 jours pour le faire. La BCE a toujours octroyé ces augmentations de réserves par peur d’un credit crunch. Les demandes de prêts sont donc systématiquement accordées dans la limite des capacités de remboursement de l’emprunteur (en théorie du moins). L’augmentation des réserves par la BCE n’a donc plus aucun effet économique puisque tout ce qui pouvait être prêté l’a déjà été.

Par contre, il existe un effet pervers. Les banques commerciales se disent qu’il ne faut pas gâcher tous ces billets et les utilisent pour elles-même en empruntant pour placer sur des marchés. Le problème est qu’avec cet afflux d’argent, la valeur des marchés n’a plus grand chose à voir avec la valeur réelle de l’économie soutenue par ces marchés. Les cours fluctuent et les pari des banques peuvent s’avérer totalement désastreux. Il n’y donc plus qu’à attendre la faillite d’une grande banque et son effet domino pour affirmer que nous sommes vraiment dans la merde.

Par ailleurs, les esprits perspicaces auront remarqué que puisque la monnaie scripturale (la monnaie virtuelle sur les comptes) est créé chaque fois qu’un prêt est octroyé (ou supprimé chaque fois que le prêt est remboursé), il devrait y avoir au moins autant de monnaie scripturale que de de dettes (la différence devrait être ce qui préexistait à la création de ce système). L’observation des agrégats monétaire de la zone Euro montre qu’il n’en est rien et que les dettes représentent plus du double de la monnaie scripturale en circulation. Où donc est passé la différence ? La conclusion est que nous ne pourrions jamais rembourser plus de la moitié des dettes existantes et qu’à la fin, il n’y a plus un seul Euro en circulation et donc, l’économie s’arrête. Sachant que les financiers ne s’inquiètent pas, je suppose qu’ils pensent récupérer gratuitement tout ce que croyons posséder... 

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