Votre position concernant le PS correspond à la réalité
historique et actuelle, mais votre analyse sur le déclin du PCF est un peu
courte.
On ne comprend rien aux positions qu’a prises le PCF à
divers moments forts de l’histoire du vingtième siècle si on ne prend pas en
compte la théorie du « socialisme dans un seul pays » développée par Nikolaï
Boukharine au point d’être adoptée par le XIVe congrès du Parti communiste de
l’Union soviétique le 18 décembre 1925.
Cette théorie défendait la possibilité de bâtir le
socialisme dans l’Union des républiques socialistes soviétiques sans obtenir le
secours des autres pays avancés qui auraient pu connaître une révolution. comme
la possibilité de réaliser le socialisme sans révolution internationale, en
développant une économie planifiée et autarcique, qui n’était rien d’autre qu’un
capitalisme d’état mal géré sur le seul territoire de l’URSS.
Les autres pays devaient passer par toute une série d’étapes
intermédiaires avant la « révolution socialiste », ce qui justifiait
toute sorte d’accommodement en attendant : avec le Front populaire en France ou
le Guomindang en Chine. Les accords de Yalta et le partage du monde ont fait le reste en intimant aux PC des pays occidentaux l’ordre de respecter le statu-quo. Les dirigeants du PCF ont été formés pour appliquer cette
politique imposée par l’appareil grâce au « centralisme démocratique »,
et lis n’ont jamais dévié d’un iota de cette ligne jusqu’à l’implosion de l’URSS
en 1990 qui l’a laissé orphelin, n’ayant plus comme cap que le maintien des mandats
des élus en place.
Expliquer l’effritement du PC par une cause externe est
méconnaitre le fonctionnement réel de cet organisme qui a connu une puissance
et une dynamique qu’il n’a pas utilisées quand il aurait pu le faire.