Si vous croyez que l’espérance de vie ne diminue pas aussi en France vous vous trompez. Seules les meilleures conditions de vie et d’hygiène de vie dans les années 60 par rapport aux générations précédentes soutiennent désormais cet indicateur, le seul qui ne ment pas. Il faut habiter au cœur d’une grande ville pour soutenir qu’on est aussi bien soigné aujourd’hui qu’il y a trente ans : les déserts médicaux, fruit de la politique criminelle du numerus clausus, s’installent partout et tout le monde paraît considérer normal de verser des bakchichs au chirurgien, à l’anesthésiste, etc etc. Les Français aux revenus modestes renoncent à ce soigner, les médecins débordés gèrent la pénurie, quitte à moins s’investir pour sauver les personnes isolées, handicapées ou simplement qui ont dépassé les 75 ans.
Tout exemple ne vaut ce qu’il vaut mais si je prends le cas de mon père, son cancer n’a été détecté qu’en phase terminale, après une année de consultations, où on lui faisait remarquer que « c’était psychologique » ou que « Vous avez perdu dix kilos ? Excellente nouvelle ! » Telle est la qualité de la médecine de ville en grande banlieue parisienne.
Pas besoin d’aller aux Etats-unis donc pour dénoncer les inégalités devant la mort. Il faut être président algérien pour avoir droit à un supplément de vie dans un bon hôpital. Est-ce une question de libéralisme ? Je ne sais pas. Cependant il suffisait d’observer le sort fait à nos handicapés en institution, à nos prisonniers, à nos vieillards en hospice pour comprendre ce qui allait nous arriver. En France, on dépense des milliards d’euros pour aller restaurer des états défaillants en Afrique ou pour aider des gens à devenir propriétaire immobilier mais on ne devient plus capable d’assurer les services publics aux classes moyennes : santé, transports ferroviaires, adductions d’eau, etc. Je ne serai même pas étonné qu’on ne puisse plus dans un proche avenir fournir l’électricité correctement.