1984 est un livre de
fiction. Il suppose une passivité des foules devant l’oppression qui
n’existe pas si l’oppresseur ne dispose pas du soutien d’au moins 30%
de la population, une puissance force de répression forcément
recrutée parmi une « élite » pour les cadres mais dans le
peuple pour les exécutants de base et une capacité à faire avaler
une propagande de la peur ou de la haine.
L’exemple typique
d’une répression qui a pu durer car elle satisfaisait ces trois
conditions est celle de Pinochet au Chili. La junte a pu utiliser les
services de soldats issus des classes populaires pour réprimer les
classes populaires et intellectuelles, car le niveau d’éducation
était bas dans ce pays en 1973 chez les pauvres.
En 2017, le coup
d’état d’un nouveau Pinochet échouerait du fait de la montée du
niveau d’éducation du peuple chilien. Même s’il n’est pas assez
élevé pour ne plus écouter les sirènes réactionnaires et voter
dernièrement contre lui dans les urnes.
J’avoue ne pas
connaître le secret des mentalités du peuple chinois. Mais les
spectacles d’inégalités entre citoyens voisins, l’un ayant plus de
droits que l’autre, devrait entraîner chez ce dernier un sentiment
d’injustice le poussant à une révolte grave.