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Commentaire de Nicole Cheverney

sur Par-delà les murs : Découvrir François Asselineau et l'UPR


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Nicole Cheverney Nicole Cheverney 13 avril 2017 17:35

@dejaegere

En attendant que vous me donniez quelques éclaircissements sur les déclarations de ce matin à la radio, je vais essayer de développer un peu longuement, je m’en excuse d’avance.

Concernant le frexit et la démocratie.
Si les UPR ne vous ont pas donné de réponse satisfaisante à votre goût, c’est parce que dans votre esprit, je le suppose, comme beaucoup de mélenchonnistes, il y en a pas mal dans mon entourage, vous associez à tord l’idée de sortie de l’UE par le Frexit juridique avec un manque de démocratie. Certains mélenchonnistes voudraient donner un bon coup de pied dans la fourmilière, sans passer par le tamis juridique, ce qui serait, je pense très contre-productif,, car l’arsenal juridique de l’UE, très fourni, concis, et fait pour, serait impitoyable pour les fauteurs de troubles. J’irais même jusqu’à évoquer puisque nous sommes dans l’OTAN, et que de ce fait, nous avons des obligations qui nous lient - des risques d’escalade policières ou militaires, d’autres pays l’on expérimenté, à leur désavantage. L’UE, à l’origine n’est pas née d’un idéal Démocratique mais des arcanes de gens qui se paraient du plumage démocratique et qui ne l’étaient en RIEN ! Et je pense que si de Gaulle a accepté la création de ce qui à l’origine ne concernait que le charbon et l’acier, avec comme projet postérieur un élargissement à l’agriculture, de nos jours, un de Gaulle serait rentré en dissidence devant une UE telle que nous la connaissons aujourd’hui. Inutile de rappeler sa nature profondément anti-démocratique. Aucun débat n’a lieu réellement pour en démonter les mécanismes, c’est tout juste si parfois on évoque l’institution en elle-même, et il aura fallu un F. Asselineau, pour commencer à familiariser le public, - grâce à Internet- pour découvrir la véritable nature de l’UE et ses tentacules au sein même de nos institutions. Toutefois en 2005, le peuple français a véritablement perçu les dangers. Je ne reviendrai pas dessus. Parce qu’il existe une véritable OBSESSION de garder telle quelle l’UE, et l’UE n’a rien d’européen. Internet est arrivé et cela change la donne.
Tous ces hommes politiques qui ont appuyé mordicus la construction européenne d’abord, Maastricht, et petit à petit toutes les lois qui s’y sont greffées, peuvent-ils aujourd’hui se dédire ? Non ! Ils ne sont pas libres ! Ils sont pieds et poings liés, ils sont dans une impasse. Veulent-ils réellement en sortir ? Alors ils vont vous dire... Moi, grand démocrate, je veux une autre Europe, moi je veux un référendum, avec plans ou sans plans. Comme simple citoyenne, j’invoquerai pour comparer les degrés d’intention d’en sortir véritablement, l’échelle de RICHTER.

Imaginons une échelle de RICHTER de 1 à 9 - Hé bien ! jusqu’à présent tout ce que nous avons entendu, ce ne sont que de petits coups de semonce tremblotants concernant la sortie véritable de l’UE. Rien qui ne fera vaciller les bases de cette construction plus solide qu’elle n’en donne l’air. Mais comme dans toute construction, il existe des failles à exploiter. Pour faire bouger les plaques tectoniques il faut un gros coup de Trafalgar.
Cet article 50 qui paraît aux yeux des mélenchonniens et des Lepénistes, si insignifiant, si ténu, qu’il en semble « ridicule », et que l’on « ridiculise » par la même occasion, son promoteur, je dirais qu’il porte en lui le coup fatal nécessaire pour abattre définitivement cette construction anti-démocratique UE.
Faut-il prendre des pincettes, faut-il échafauder autant de plans pour LIBERER la France et les nations européennes de cette calamité, alors que nous savons tous que l’Euro est voué à l’échec.
Il y a un blocage qu’entretiennent à merci les médias. Il porte sur le moyen d’en sortir, et ce moyen c’est le frexit juridique. Manifestement, même sur Agoravox, on en vient à insulter les UPERISTES, à les HUMILIER et à nier leur capacités d’analyse, voire d’intelligence comme je l’ai lu hier sur un article qui soit dit en passant, même s’il a réuni des centaines de commentaires, n’a fait que s’attarder sur « l’écume des choses », une fois de plus, sans aller jusqu’aux profondeurs de l’analyse.
Maintenant, il faut trancher le noeud gordien. Et justement j’en reviens à l’article 50, qui dans son insignifiance apparente porte en lui la légitimité dans la légalité, au sein d’instances européennes qui elles, sont illégitimes, bien que légales. C’est justement cette contradiction qui fait toute la force de l’article 50. Et c’est le seul laisser-passer pour la liberté.

La Démocratie, c’est la Vox populi. Mais où et quand la Vox Populi est écoutée et respectée, lorsque des hommes politiques de l’envergure de monsieur Mélenchon feignent d’ignorer cet article ? Il faudra bien pourtant que cet article 50, qui est entrain de devenir le symbole de la sortie par le Frexit, soit enfin accepté comme tel ! La véritable expression démocratique elle est là, et pas ailleurs. Et surtout pas dans l’édulcoration du paysage social, alors oui nous avons eu un magnifique spectacle à Marseille. Je vous assure, c’était beau et cela aurait pu être porteur, il l’a été. Et tous ceux qui derrière les mots magnifiques, aux accents shaekesperiens pour évoquer Mare Nostrum, juste derrière Notre Dame de la Garde, à Marseille, cette belle ville que je connais par coeur, et son histoire récente, et celle plus lointaine, c’était même extrêmement photogénique. On s’y laissait prendre, et l’on se disait devant ses envolées tribunitiennes :
- Ca y est, Jaurès est revenu ! Il est là ! comme il s’adressait au peuple à Paris, à Carmaux, il y a plus d’un siècle ! Les envolées tribunitiennes venaient se joindre à notre sentiment presque surréaliste d’avoir un successeur digne du Tribun Jaurès.
Mais justement, les Français aiment les Tribuns, ils les admirent, ils reconnaissent leur talent public, mais.... ils en ont marre. Ils sont fatigués, ils sont excédés. Ce qu’ils veulent c’est quelque chose de solide, de tellurique, presque, ils ont écouté tant de fois l’éther des promesses, des belles images, et en fin de compte, RIEN....
Pour résumer, face au Tribun talentueux et poète, sur son estrade devant un parterre tout estransiné, nous avons avec son ciment gris, son petit burin, ses briques et ses parpaings, un constructeur modeste dans son complet-veston-cravatte, au front dégarni qui va son chemin solidement arrimé au sol. Pour clore, je dirais, nous avons le choix entre deux options de traditions bien françaises, un Voltaire survolté et un Jules Samain humble... très humble... mais si efficace, ventre St-Gris !


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