Autre lettre aux électeurs (suite et fin)
... C’est
en outre négliger qu’une
révolution chasse l’autre et que toujours la pyramide sociale se
reconstitue, avec son sommet et sa base, où vont loger les riches et
les pauvres, selon les hasards de leur naissance, même si la
condition de quelques-uns peut changer ensuite, au gré des
capacités, des talents et de la chance de chacun, ainsi que de
circonstances que nul ne peut impunément manipuler et encore moins
instrumentaliser à son profit.
Le
partage des richesses est tout autre chose qu’un égalitarisme
obsessionnel, dicté par une idée aussi archaïque que sommaire de
la société. La première forme de ce partage doit être
l’investissement de leurs capitaux par ceux qui en disposent et
qu’il s’agit d’encourager à le faire dans leur pays, plutôt
qu’à stupidement les pousser à financer des économies
concurrentes. Seulement alors, la solidarité de ce pays doit et peut
jouer son rôle, pour n’oublier aucun de ses citoyens que les
bienfaits du progrès n’atteignent pas ou atteignent
insuffisamment. Pour cela, il suffit de se souvenir des paroles de
Condorcet ainsi que de l’adage selon lequel “en
bon père de famille”,
il faut gagner avant de dépenser.