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Commentaire de O Coquinos

sur Sur François Asselineau, l'UPR, l'abstention et les trumpolâtres (1/2)


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O Coquinos O Coquinos 4 août 2017 17:31

@jaja 1/4

Bonjour.

Désolé de vous répondre si tardivement.

Selon vous, j’ai porté aux nues François Asselineau dans mon papier. C’est inexact, il suffit de lire le passage de mon article placé en exergue dans votre commentaire. Au lieu d’« encenser » FA, je l’ai distingué des autres ex-candidats parce qu’il n’était clairement pas européiste et que ses affirmations/démonstrations étaient rationnelles, argumentées, documentées, précises et en grande partie vérifiables.

« Son repli nationaliste », écriviez-vous ; l’emploi du terme « repli nationaliste » à l’égard de FA ne prouve qu’une seule chose : vous mettiez à côté de la plaque en ce qui le concernait, par ignorance et/ou idée reçue, ou par malveillance. Ayez la curiosité de visiter le site de l’UPR, comprenez la démarche de son président-fondateur inspirée du CNR et osez encore après cela le calomnier derechef en affirmant que son « repli nationaliste » rapproche son parti « des thèses d’extrême droite ».

Le qualifier de « gourou », de la part de quelqu’un qui soutient le NPA, est plaisant. Sachez que la réputation du NPA auprès du reste de la gauche, dans les coulisses, parmi les cadres de celle-ci, est justement celle d’une secte. Les plus sectaires ne sont pas toujours ceux qu’on croit et sont parfois ceux qui accusent les autres de l’être. Si Asselineau est un « gourou », alors pourquoi n’en pas dire autant d’un Krivine, d’une Laguiller, d’un Mélenchon qui sont ou qui furent inamovibles durant de longues années à la tête de leurs partis respectifs (éventuellement remplacés sur le tard par des sous-fifres aux ordres du sachem) ? Quand on qualifie un responsable politique de « gourou » il faut fournir un minimum d’éléments pour étayer son accusation. Or, la vôtre ne reposait sur rien.

Lorsque j’ai écrit que tous les ex-candidats à la présidentielle mis à part François Asselineau se ressemblaient notamment en ce qu’ils s’apprêtaient à mettre en œuvre avec le même zèle les Gopé en cas de victoire, véritable feuille de route en matière économique et sociale de notre gouvernement (ce qui se vérifie aujourd’hui, comme l’avait annoncé FA : Édouard Philippe, avec la réforme du code du travail par ordonnances voulue et promise par Emmanuel Macron, tente de mettre sans tarder en application certaines des recommandations que renferment les Gopé), je ne faisais que reprendre l’un des chevaux de bataille de l’UPR, seul parti à en avoir affiché le contenu sur son site web dans l’espoir d’alerter le peuple français sur les dangers dont elles le menaçaient : vous ne pouvez nier que Philippe Poutou, comme ses rivaux à l’exception de FA, n’en dit mot. Il s’efforça en revanche, durant toute sa campagne, de faire rire l’assistance par son comportement facétieux et désinvolte, assurant au mieux son rôle d’amuseur public en troquant l’argumentation raisonnée du socialiste logicien pour l’impertinence gratuite de l’écolier dissipé qui sait qu’il ne sera pas puni quoi qu’il fasse ou quoi qu’il dise parce qu’il est le chouchou de la direction, tout en jouant au redresseur de torts tirant à boulet rouge sur les cupides en délicatesse avec la justice (en l’occurrence sur François Fillon, avec la bénédiction des oligarques détenteurs de médias qui, une fois n’est pas coutume, avaient décidé d’abattre le candidat LR ; la réaction dudit Fillon [à partir de 3h21’02’’] à l’endroit de cet adversaire que personne ne craint ni ne prend au sérieux, ravi d’être venu faire son petit numéro devant les caméras, qui venait de l’accuser pour la seconde fois au cours du débat du 4 avril, devant six millions de témoins, de s’être « [servi] dans les caisses publiques » fut révélatrice de ce que le candidat LR savait que le fou du roi avait toute licence à la cour : « Oh ! oh ! oh ! oh ! oh ! oh ! oh ! oh ! », gronda-t-il d’un air menaçant ; puis, se ravisant tout à coup, il ajouta du bout des lèvres : « J’vais vous foutre un procès vous, hein… », procès qu’on attend toujours et qu’on espérera longtemps encore, en vain ; on eût aimé entendre Poutou se gausser avec autant de vigueur du sieur Macron, le candidat choisi par les ultrariches, en évoquant les soupçons de sous-évaluation de patrimoine et de favoritisme au profit de Business France qui pesaient sur lui, c’est-à-dire prendre le contrepied de l’oligarchie au lieu de lui servir de commissionnaire). Le candidat Poutou nous gratifia d’une collection de perles digne des joailleries de la place Vendôme et défonça quantité de portes grandes ouvertes (à peu près les mêmes que cinq ans auparavant, avec plus d’élan), se gardant bien d’en appeler à l’intelligence populaire en expliquant à ses compatriotes comment l’oligarchie atlantiste et le rouleau compresseur européiste s’y prennent pour berner les gens avant, pendant et après les élections… Il joua au justicier de bac à sable sans jamais appuyer là où cela eût vraiment fait mal aux capitalistes, lesquels, par le truchement de leurs pseudojournalistes vedettes tout sourire et tout onction à son égard, lui montrèrent une mansuétude infinie. Je n’ai donc rien caricaturé du tout dans mon article et celui-ci était d’ailleurs si peu « risible » qu’il semble ne pas vous avoir fait prendre la chose trop à la rigolade.

Venait ensuite dans votre commentaire un argument bateau qui est mis en avant par tous les révolutionnaires qui prétendent décrocher la lune sans délai, qui exigent l’impossible tout de suite, sans s’embarrasser de considérations d’ordre pratique, technique, stratégique, juridique (et qui n’obtiennent par conséquent jamais rien de bon pour le prolétariat), ne daignant pas entendre parler de hiérarchisation des problèmes sous prétexte d’être des purs, des absolus, de vrais de vrais militants progressistes détachés des misérables contingences terrestres. Vous avez écrit : La simple sortie de l’UE tout en restant sous la domination des mêmes maîtres patronaux qu’aujourd’hui n’est d’aucun intérêt pour les travailleurs de ce pays. C’est à se demander si vous avez déjà eu la curiosité de parcourir les traités constitutifs et autres de l’UE. Retrouver en sortant de cette dernière une monnaie nationale adaptée à l’économie française (le franc), se départir du néolibéralisme congénital de l’UE afin d’avoir à nouveau la possibilité d’opter pour d’autres doctrines économiques, retrouver la maîtrise du budget de l’État, récupérer les milliards d’euros que nous versons à la Commission de Bruxelles pour engraisser des fonctionnaires européens qui travaillent à notre perte dans des conditions de vie de nababs au lieu d’améliorer avec cet argent le sort de nos précaires, recouvrer le pouvoir d’interdire les délocalisations, etc., si la récupération de tous ces leviers essentiels « n’est d’aucun intérêt pour les travailleurs de ce pays » selon vous, eh bien ! cela signifie que vous êtes un ou une néolibéral(e) de gauche qui s’ignore.


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