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Commentaire de Christian Labrune

sur Climat : la nouvelle doctrine sanctifiée par la presse


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Christian Labrune Christian Labrune 12 septembre 2017 23:14

Dans certains fleuves, tout le monde peut constater les effets de l’activité humaine. Je vous mets au défit de boire cette eau régulièrement.

@alphawave
Je suis assez vieux pour me souvenir d’une époque où la Seine était un égout répugnant, où l’eau était opaque. Aujourd’hui, quand la surface est calme, on voit très bien ce qui est à près d’un mètre sous la surface. SI vous vous promenez à la pointe ouest de l’île Saint-Louis, là où une colonie de cygnes paraît s’être établie, des herbiers s’étendent près de la rive sur des dizaines de mètres. Au printemps, il suffit de se pencher un peu pour voir à peu près n’importe où sur le cours du fleuve des milliers d’alevins qui frétillent non loin du bord.
Cette année, la baignade a été autorisée tout l’été dans le bassin de la Villette, non loin du pont de la rue de Crimée, et Il est question d’autoriser bientôt les baignades dans la Seine, dans des zones évidemment éloignées du trafic fluvial.
Le filtrage des cochonneries à la sortie des usines, les bassins de décantation et les stations d’épuration, tout cela est bien antérieur à l’apparition des délires de l’écologie à propos de cette « pollution », qui est devenue un véritable délire paranoïde au début des années 70. La mise en place des mesures d’hygiène a longtemps été un peu en retard sur le développement des industries, mais l’ingénieur Belgrand à qui on doit les égouts de Paris vivait sous le second Empire et n’avait jamais entendu prononcer les mots « pollution » ou « écologie ». Si on veut savoir à quoi ressemblait Paris avant les grands travaux d’assainissement qu’il a entrepris, il suffit de lire « Le miasme et la jonquille » d’Alain Corbin ou, mieux, l’énorme travail intitulé « Les douze heures noire - La nuit à Paris au XIXe siècle », de son élève Simone Delattre. Plus de mille pages dans l’histoire de Paris écrite par jean Favier donnent une idée très précise aussi de ce que pouvait être la ville au moyen-âge, et dissuadent immédiatement de penser que « c’était mieux avant » !
La Bièvre, par exemple, qui traverse tout le 13e arrondissement pour se jeter dans la Seine au niveau du pont d’Austerlitz, du fait des tanneries nombreuses sur ses berges, était devenue un égout à ciel ouvert à la fin du XIXe siècle. Il y a un très beau texte de Huysmans qui l’évoque. On a fini par l’enterrer et la canaliser, elle a complètement disparu du paysage urbain. Seules des plaques de bronze, ici où là, signalent qu’elle est encore là, sous le bitume. Plusieurs associations souhaiteraient qu’on la remît au jour et cela se fera probablement sur quelques tronçons dans les années qui viennent. Ce sera un charmant ruisseau où les enfants pourront aller barboter.


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