Ceux que nous chérissions ont clos leurs yeux lassés,
Et dorment en un coin du sombre cimetière.
Ils sont ensevelis à jamais sous la pierre,
Mais ils vivent toujours, car les doux trépassés
Au soleil éternel ont rouvert leur paupière.
Non, ils ne sont pas morts. Ils vivent désormais
Dans un lieu plus serein, une sphère plus ample.
En laissant derrière eux un immortel exemple,
Ils ont, un jour, atteint le sommet des sommets
D’où leur œil, enivré d’infini, nous contemple.
Ainsi que des oiseaux ils se sont envolés
Vers un ciel plus clément, vers un bord plus fertile.
Ils ont enfin trouvé l’impérissable asile.
Pour aller revêtir les manteaux étoilés,
Ils ont laissé tomber leurs vêtements d’argile.
Ils nous aiment toujours, ils nous suivent partout.
Ils sont restés pour nous les compagnons fidèles,
Attachés à nos toits comme les hirondelles.
Et parfois nous croyons entendre tout à coup
Le timbre de leur voix et le bruit de leurs ailes....
(extrait de « la mort n’existe pas » - W. Chapman)