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Commentaire de Henri Masson

sur Langues étrangères et commerce extérieur


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Henri Masson 22 novembre 2005 18:37

Merci à Nico pour la blague : elle est plutôt bonne !

A propos d’évangélisme quel nom faut-il donner au prosélytisme pour l’anglais qui a une tout autre dimension ? Les exemples d’« ’évangélisme » qui poussent à se convertir à l’anglais existent en surabondance :

Le très renommé “Los Angeles Times” (31.03.2002) a publié un article selon lequel de plus en plus de parents coréens font subir une opération chirurgicale à leurs enfants de moins de cinq ans, pour qu’ils puissent mieux prononcer l’anglais. Cette opération, qui coûte de 230 à 400 dollars, consiste à inciser le frein de la langue afin qu’elle puisse mieux s’allonger et devenir plus souple. Parler l’anglais tourne à l’obsession et certains se chargent d’en faire un grand business fort bien entretenu. Il n’est pas rare que des parents coréens contraignent leurs enfants de six mois à rester devant un téléviseur durant des heures pour regarder des cassettes vidéo d’enseignement de l’anglais. D’après le quotidien coréen « Dong-A », « L’anglais est en train de faire de l’enfance un enfer ». Selon Jonathan Hills, qui enseigne cette langue sur la chaîne de télévision éducative nationale : « Apprendre l’anglais est devenu la religion nationale »...

Tiens ? De quel côté se trouve donc l’évangélisme ?

A quel conditionnement faut-il en arriver pour aboutit à de tels comportements ?

Il y va de l’intérêt économique et politique des Etats-Unis de veiller à ce que, si le monde adopte une langue commune, ce soit l’anglais ; que, s’il s’oriente vers des normes communes en matière de télécommunications, de sécurité et de qualité, ces normes soient américaines ; que, si ses différentes parties sont reliées par la télévision, la radio et la musique, les programmes soient américains ; et que, si s’élaborent des valeurs communes, ce soient des valeurs dans lesquelles les Américains se reconnaissent“ ... Ça, c’est un écrit de David Rothkopf dans « In Praise of Cultural Imperialism ? »).

Il suffit de lire les écrits du prof. Herbert I. Schiller (notamment « La fabrique desmaîtres. Décervelage à l’américaine »), pour mieux connaître l’ « évangélisme » coercitif à l’américaine...

Et puis, pourquoi ne pas lire « Linguistic Imperialism » dont l’auteur est un ancien du British Council (Robert Phillipson, Oxford University Press, 1992) et découvrir ainsi les termes du très évangélique « Anglo-American Conference Report » de 1961 ?

Pour plus de détails, je renvois les lecteurs à un article édifiant et fort bien documenté intitulé « La superpuissance et l’expansion de l’anglais » http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amnord/usa_6-8histoire.htm

On y lit entre autres : « Un rapport de la CIA mentionnait que les prochaines années seraient décisives pour imposer l’anglais comme unique langue internationale. »

Nico : Les hésitations, les accents, les idiomes existent dans toutes les langues.

La structure et la phonétique de l’espéranto limitent considérablement ce problème. Rien n’est plus facile à mesurer en se livrant à une expérience, par exemple seulement pour la conjugaison de l’espéranto et de l’anglais (qui est pourtant réputée plus simple que beaucoup d’autres) afin de savoir au bout de combien de temps les hésitations et les erreurs auront disparu dans une langue et dans l’autre.

Quant à William Auld, il a bien précisé qu’il s’agissait de personnes qui se vantaient de connaître l’anglais.

Nico : Aussi, arrivez-vous à argumenter en faveur de l’esperanto sans avoir à en tirer des parallèles avec l’anglais ?

Plusieurs articles publiés sur AgoraVox démontrent que oui.

C’est fou ce que l’on découvre sur AgoraVox !


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