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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Du vote utile à l'inutilité du vote


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 26 avril 2006 14:36

Le vote utile n’est rien d’autre qu’un vote qui subordonne l’idéal dont le votant se réclame aux conséquences éventuellement non souhaitables, dans la réalité, de ce vote ; réalité que nous ne maîtrisons jamais absolument car les conséquences de ce vote sont aussitôt captées par des forces qui nous échappent ; en cela jamais la réalté politique ne se plie à nos désirs, même (et peut-être surtout) les plus légitimes.

Par conséquent, le vote utile fait la part entre le souhaitable et le possible et/ou entre un mal et un moindre mal, dès lors que nous avons très rarement le choix entre ce qui est considéré comme un bien auto-suffisant et le mal et que de ce bien pourrait découler un mal encore plus grand.

Comme disait Aristote il ne faut pas choisir le bien, mais le convenable ; à savoir la meilleure synthèse possible entre le souhaitable et le réellement possible.

Le vote utile n’est donc pas un vote qu’on appelle à tort opportuniste (ce qui est selon moi plutôt un compliment) mais il est pragmatique, dès lors qu’il n’oublie jamais le nécessairement souci de l’efficacité. C’est à cette condition qu’il peut être considéré comme responsable.

C’est pourquoi, par exemple, les conséquences du vote de ceux qui ont voté non au TCE pourraient faire qu’ils se rendent compte que leur vote n’a pas eu les conséquences heureuses qu’ils en espéraient et donc pourraient les inciter à corriger, dans un deuxième vote, leur erreur : Le droit à l’erreur est en effet un droit pragmatique fondamental en politique comme dans tous les domaines du savoir et la pratique ; il fait partie du droit de chacun à la liberté de progresser, dès lors que la prise de conscience de l’erreur est la condition nécessaire de tout progrès

Le rasoir philosophique


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