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Commentaire de Robin Guilloux

sur Philippe Descola, Par delà nature et culture


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Robin Guilloux Robin Guilloux 14 février 2018 15:54

@Attila

Vous avez raison, les Hébreux ont ignoré le concept (grec) de « nature » (Phusis). 
Je voulais dire que celui dont on ne peut prononcer le nom est absolument transcendant par rapport au monde (ce n’est ni une plante, ni un animal (Egypte), ni un homme (Grèce)...) ; il est interdit de le représenter, de s’en faire une image (idolâtrie). 
Dans la discussion que vous évoquez sur les conditions de possibilité de la pensée scientifique, on a réinvesti (indûment) le concept grec de nature dans la pensée juive en affirmant que la pensée judéo-chrétienne en séparant Dieu de la nature, en affirmant la transcendance divine par rapport au monde avait permis le developpement de la science, ou plus exactement, l’accouplement de la science et de la technique, ce que n’ont pas fait les Grecs pour des raisons religieuses (le danger de l’Ubris, de la démesure et la sacralisation de la Phusis (que reprend sans examen Heidegger). 
Il n’empêche que les Grecs de l’âge classique semblent s’être volontairement abstenus de développer la technique (selon Marcel Conche) jusqu’à l’époque hellénistique (Alexandrie), les Romains n’ayant pas été aussi regardants sur cette question, malgré le culte de Cybèle, et que l’affirmation de la non sacralité du monde (de la nature, de la Phusis) a certainement été l’unes des conditions de possibilité de la techno-science.

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