Vu de Suisse, l’utilité, mais surtout l’inutilité, du vote en France, ça se présente comme ça.
Deux groupes, A et B, se disputent constamment le pouvoir, depuis 1981.
Un coup, c’est le groupe A qui gagne ; un coup, le groupe B. Et on recommence. A l’infini.
Au gré du déplacement des voix d’une faible portion de vélléitaires des deux sexes, A succède à B au gouvernement, tandis que B succède à A dans l’opposition.
Quand le groupe A est dans l’opposition, il dit ce qu’il ferait si c’était lui qui était au gouvernement, et le groupe B se comporte pareil, quand il retourne dans l’opposition.
Ce qui est stupéfiant, c’est que tant le groupe A que le groupe B, lorsqu’ils sont dans l’opposition, possèdent la clef de toutes les difficultés du pays, tandis que l’un et l’autre perdent ladite clef dès l’instant qu’ils parviennent au pouvoir.
Il y a là, comme une fatalité. qui est la capacité de résoudre tous les problèmes, uniquement quand on n’est pas en situation de mettre les solutions en oeuvre...
Mais le plus extraordinaire de tout, vu de Suisse toujours, c’est encore qu’après un quart de siècle de ce cirque absurde, on rencontre des gens qui se trouvent des raisons de préférer l’incapacité de A à l’impuissance de B ; respectivement, l’inaptitude de B à la carence de A...
C’est-à-dire des gens qui croient encore que leur vote a une utilité...