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Commentaire de Ar zen

sur L'UE et l'euro sont morts, ne reste plus qu'à constater le décès


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Legestr glaz Ar zen 21 juin 2018 10:17

@Fifi Brind_acier

Il est toujours utile de rappeler cette analyse de Chouard. Je l’ai déjà postée d’ailleurs. 

Mais cette analyse, comme tant d’autres d’ailleurs, ne va pas dans le sens de la croyance de certains qui espèrent « l’émergence d’une autre Europe ». Elle est pourtant pleine de bon sens et s’appuie sur des faits, mais se heurte à différents biais cognitifs. Le Biais de la confirmation d’hypothèse, l’effet boomerang ou retour de flamme, et la sempiternelle dissonance cognitive. Quand vous êtes soumis à une idéologie, il est très difficile de faire votre idée par vous même.

Le biais de confirmation d’hypothèse est la tendance naturelle qu’ont les êtres humains à privilégier les informations qui confortent leurs préjugés, leurs idées reçues, leurs convictions, leurs hypothèses. Ce biais cognitif consiste à accorder plus de poids aux preuves qui confirment les croyances de départ. Il contribue donc à un excès de confiance dans celles-ci et à les renforcer, même devant des preuves qui les infirment. Ce mode de raisonnement peut conduire à des désastres lorsqu’il est mis en oeuvre dans les domaines militaires, politiques, économiques, sociaux. Il se manifeste par la non vérification de la véracité des informations reçues, leur interprétation de manière biaisée, notamment par des illusions de corrélation entre plusieurs évènements perçus à tort comme étant liés ou associés.

L’effet retour de flamme est un biais cognitif qui conduit des personnes confrontées à des preuves logiques et claires qui contredisent ou invalident leurs croyances, à les rejeter et à se sentir confortées dans leur croyance initiale.  En effet, si l’on sait qu’il existe une communauté de personnes qui partagent nos convictions et si l’on croit qu’il y a certainement des informations que nous ne possédons pas, mais qui l’emporteraient sur les informations contraires qui ont été fournies, alors la rationalisation devient plus facile, par un processus qui conduit à donner plus de poids au renforcement des croyances de la communauté.

Le concept de dissonance cognitive est lié au fait qu’il est plus difficile pour un individu de corriger des idées acquises depuis longtemps que d’apprendre des idées nouvelles pour lesquelles il ne dispose pas encore d’un modèle ou d’un système de représentation.Les croyances qui sont partagées par une communauté deviennent des vérités qui ne peuvent être remises en question et ne peuvent donc plus être discutées. Lorsque des faits vont à l’encontre de ces croyances, il est contreproductif et même parfois risqué de les combattre directement. Il est plus efficace d’engager un dialogue permettant un questionnement, puis une prise de conscience, que de provoquer sciemment une dissonance cognitive chez un interlocuteur. 

Alors pensons « printemps », pensons « Europe sociale », pensons « désobéissance », pensons « renégociations ». Les joueurs de flute de Hamelin se bousculent au portillon.

https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2007-4-page-979.htm





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